Titre de l'article :

Réponses des espèces de chauves-souris à l'abandon sylvo-pastorale.


Figure :

Distribution des sites étudiés (Obrist et al., 2011) :
Carte de la Suisse, Canton de Ticino et Vallée Moesa (Canton de Grison) montrant la localisation des châtaigneraies gérés (en blanc) et des châtaigneraies non-gérés (en noir) utilisées lors de l'étude.

Introduction à l'article :

Les paysages hétérogènes favorisent les espèces de milieux ouverts et permettent une haute diversité spécifique. La renaturation de ces milieux vers les forêts peut entrainer une baisse de biodiversité alors qu'une gestion active serait plutôt favorable pour la biodiversité.
En Suisse, les châtaigneraies ont subit un fort déclin (environ 50% des châtaigneraies ont disparues). Les châtaigners permettaient la production de fruits et entre les arbres, les agriculteurs semaient, faisaient pâturer ou fauchaient. De nos jours, le coût de restauration des châtaigneraies (malgré les nombreux enjeux) sont élevés et les impacts sont peu connus.
La présence des chauves-souris peut être affecté par la structure et la composition des habitats forestiers, notamment l'accessibilité liée à leur maniabilité de vol.
Le but de cette étude est de déterminer l'effet de la gestion des châtaigneraies sur la diversité spécifique des chauves-souris et l'effet de la gestion sur la structure des châtaigneraies.

Expériences de l'article :

L'étude s'est déroule dans le versant sud des Alpes Suisse (200-1000m). Les châtaigniers furent considérés comme non gérée quand elle n'a pas été géré depuis au moins 30 ans (30 sites) et comme gérée si elle est géré régulièrement ou fut géré pour la dernière fois il y a moins de 15 ans (30 sites), par élagage, fauche ou pâturage. Les sites ont été analysés par paire selon une géographie similaire.
Ils ont mesuré l'abondance de proies sur chaque site avec un piège lumineux.
L'activité des chauves-souris a été enregistré de juin à septembre 2005, pendant 30 nuits (une par paire de traitement) à l'aide de 5 microphones sur chaque site. Les 5 enregistrements d'écholocation ont été automatiquement analysé, identifiant 26 espèces de chauves-souris suisses.
18 variables environnementales ont été mesurées dans 2 quadrats (20x20m) de chaque site.
Ils ont mesuré l'effet de la gestion, des facteurs locaux et de la disponibilité e la nourriture sur la richesse spécifique et l'activité des chauves souris.

Résultats de l'article :

-La variance dans l'activité et la richesse spécifique des chauves-souris sont indépendantes de la localisation de la châtaigneraie.
-La richesse spécifique des chauves-souris est significativement plus forte dans les châtaigneraies gérées. L'activité totale des chauves-souris est plus forte dans les châtaigneraies gérées. Les variables responsables de cette différence sont : le nombre d'arbre/ha (diamètre : 12-20cm), l'épaisseur de la lande arbustive et de la litière ; variables en interaction avec la manœuvrabilité et l'efficacité de la recherche de nourriture.
-Aucune influence de la gestion sur le nombre de proies des chauves-souris.
-Les espèces à faible maniabilité sont plus observées dans les forêts gérées et inversement pour les espèces à forte maniabilité. Aucune espèce n'est spécifique des forêts non-gérés.
L'abandon de la gestion des châtaigneraies causant une augmentation de la strate arbustive, il entraine un déclin de la richesse spécifique et de l'activité chez les chauves-souris.

Ce que cet article apporte au débat :

L'article se concentrant sur le sylvo-pastoralisme, il montre que le maintien d'une strate rase sous les arbres est important pour la diversité spécifique des chauves-souris. Ils suggèrent donc qu'un maintien du sous-bois ouvert par le pâturage serait un bon moyen de permettre aux espèces de chauves-souris de mieux y circuler, et donc chasser plus efficacement.

Publiée il y a presque 6 ans par A. Prud'homme.
Dernière modification il y a presque 6 ans.