-La sélection de parentèle et ses critiques-
Cette revue orientée débat présente différents points de vue au sujet de la Théorie d'Hamilton (1964). Cette théorie concerne la formalisation de la sélection de parentèle. Ce travail est un des plus connus afin de comprendre et d'appréhender l'évolution des comportements sociaux, bien qu'il constitue une source d'avis divergents dans le domaine de la "Biologie Evolutive". Cette revue met tout particulièrement l'accent sur la formulation de diverses alternatives de cette Loi d'Hamilton. Ce papier propose donc de décliner cette loi en diverses versions, à savoir : une version générale (généralement toujours vraie peu importe les conditions), une version approximative qui suppose un contexte de sélection faible, et enfin, une version spéciale qui considère des hypothèses encore plus restrictives. Une approche originale est ensuite utilisée afin de passer au crible la relation entre la valeur sélective inclusive et la notion de valeur sélective modulée par le voisin. En dernier lieu, c'est la relation entre la sélection de parentèle et la sélection multi-niveaux qui est abordé (éléments également discuté au sein de la communauté scientifique).
Historiquement, c'est Haldane qui a exprimé cette idée de sélection de parentèle assez précocement. Il est parti du fait que lorsque des individus partagent des gènes, ceux-ci présentent une plus grande propension à s'entraider. Ainsi, ceci suggère que cette motivation à aider autrui serait proportionnelle au degrés d'apparentement, entre l'initiateur et le receveur de l'action. C'est Maynard Smith qui en 1964, attribua en 1964 le nom de "kin selection" à la formulation de la loi d'Hamilton.
Une des prédictions majeures de la théorie de la sélection de parentèle est le fait que les comportements sociaux sont corrélés avec l'apparentement génétique, et notamment avec les actions altruistes, qui sont considérées comme coûteuses pour l'initiateur et bénéfiques pour le destinataire.
Wilson et ses collaborateurs change de fusil d'épaule après avoir travaillé sur des modèles de colonies d'insectes sociaux, en considérant que l'apparentement génétique serait moins important que les facteurs écologiques en tant que moteurs de l'évolution de l'eusocialité.
Pour revenir au débat en question concernant la sélection de parentèle, l'objectif premier de cet article est d'apporter quelques éclaircissements conceptuels.
A l'origine, Hamilton a définit le "r" (coefficient d'apparentement) en termes généalogique (c'est à dire comme une mesure des ancêtres partagés), alors que cette règle est appliquée dans d'autres cas de figures comme les effets pléiotropes, la mobilité de gènes chez les bactéries, etc.
Après avoir décrit les trois versions distinctes de la Loi d'Hamilton, les auteurs s'intéressent au statut de la valeur sélective inclusive. Ce concept est un élargissement de la valeur sélective classique (liée à de la reproduction directe des individus). Selon lui, l'évolution des comportements sociaux peut être compris au travers de la maximisation de cette valeur sélective inclusive.