Plus la durée du non-labour est importante, plus la différence de stockage de carbone par rapport aux sols labourés est grande.
Les auteurs rassemblent 27 études (rassemblant 237 couples d'expériences labour / non-labour). Différentes profondeurs de sol sont considérées, jusqu'à 80 cm. Ils s’intéressent aussi à la durée des expériences pour vérifier si un non-labour prolongé sur plusieurs années a plus d'impact qu'un non-labour ponctuel sur le stock de carbone du sol.
Les résultats montrent que le passage au non labour permet d'augmenter le stock de carbone dans le sol en surface, mais le réduit en profondeur (30 cm). Les auteurs proposent une explication : le labour permet de répartir la matière organique (des résidus de culture notamment) de la surface vers la profondeur. En l'absence de labour, ce 'mélange' a donc moins lieu, ce qui explique une accumulation en surface au détriment de la profondeur. Les dynamiques de circulation des eaux (qui peuvent emmener avec elles du carbone) sont également différentes en fonction des techniques culturales.
De plus, les auteurs montrent que plus la durée de l'expérience augmente (plus le nombre d'années sans labour est important), plus le stock de carbone du sol augmente. Cet effet est de faible importance (ce n'est pas le facteur explicatif principal), mais il est significatif.
Cette méta-analyse montre que le non-labour devient de plus en plus avantageux en terme de séquestration du carbone avec le temps. Un sol non labouré depuis plusieurs années stock proportionnellement de plus en plus de carbone que son équivalent avec labour (l'écart se creuse de plus en plus dans la durée).