Le chromosome Y va-t-il disparaître ?
Introduction
Les chromosomes sexuels chez l'Homme dérivent d'autosomes homologues qui étaient de même taille et qui échangeaient des fragments chromosomiques par crossing-over lors de la division méiotique. Cependant, bien que le X ait gardé une taille constante, le Y quant à lui, a été marqué par une perte massive de matériel génétique depuis 200 million d'années, lorsque s'est mise en place la région SRY qui détermine les traits mâles. Quand cette région s'est mise en place, il y a eu un arrêt des échanges chromosomiques entre le X et ce qui deviendra le Y, ce qui entraina un arrêt des réparations sur le chromosome porteur du gène SRY, pendant que le chromosome X continuait de se réparer grâce à l'appariement avec son homologue chez les individus femelles qui ont une paire de chromosomes X dans leurs cellules somatiques. Le chromosome Y est devenu 3 fois plus petit que le X, et a perdu 90% de ses gènes.
Les chromosomes sexuels mammaliens (XX pour les femelles ou XY pour les mâles) sont un système de détermination sexuelle très répandu dans le règne animal et a été décrit par Nettie Stevens et Edmund Beecher Wilson en 1905. On le retrouve chez la plupart des mammifères, certaines espèces de diptères, et de plantes. Mais il existe aussi d'autres systèmes de déterminisme sexuel, relativement similaires, tel que le système ZW où ce sont les femelles qui sont hétérogamétiques, c'est à dire que ce sont elles qui ont des chromosomes sexuels dissemblables (ZW), alors que les mâles ont des chromosomes sexuels homogamétiques (ZZ). Ce que l'on peut retrouver chez les oiseaux et certains papillons. Mais il arrive aussi que le Y ne soit plus présent, comme chez la drosophile, où les femelles sont XX et les mâles XO, le chromosome Y étant requis uniquement pour un développement normal des mâles. Il a même été observé une totale disparition du chromosome Y chez des petits mammifères de la famille des rongeurs, le Campagnol-taupe transcaucasien (Ellobius lutescens) et deux Rats épineux du Japon (Tokudaia tokunoshimensis et Tokudaia osimensis).
C'est précisément ces trois exemples qui nourrissent les hypothèses du Dr. Jenny Graves, qui s'est récemment opposée lors d'un débat avec Dr. Jen Hughes pendant une conférence en 2011, concernant le destin du chromosome Y. Ce qui a permis de mettre en lumière une controverse qui divisent les scientifiques d'aujourd'hui, qui est : est-ce que le chromosome Y va continuer de se dégrader ou va-t-il atteindre un point d'équilibre ?