La résurrection d’espèces éteintes et leur introduction dans leurs écosystèmes d’origine : études de cas du Mammouth des steppes et du thylacine.
Ramener à la vie des espèces ancestrales aujourd’hui disparues a toujours enthousiasmé les communautés scientifiques, de recherche, comme de vulgarisation. De plus, cette problématique a toujours trouvé son public au sein de la culture populaire. L’émergence et le développement de technologiques et de protocoles génétiques, toujours plus performants qui ont suivi, nous sommes aujourd’hui sur le point de ramener à la vie des espèces éteintes, d’un point de vue biologiquement moléculaire, à l’aide du matériel génomique issu des tissus conservés de certaines de ces espèces.
Cependant, avant de pouvoir commencer à s’émerveiller devant le retour de ces taxons disparus, nombre d’aspects potentiellement problématiques sont à prendre en compte afin de garantir le succès d’une telle opération. Outre la question de nos capacités techniques couplées à nos connaissances sur la génétique des individus que l’on souhaiterait ressusciter, la gestion des impacts que ces derniers auraient écologiquement, biologiquement, judiciairement, moralement et économiquement parlant, est à prévoir avant toutes choses.
De nos jours, la question de la faisabilité fait de moins en moins débat, et l’on commence seulement à entrevoir la (les) technique(s) qui pourraient nous permettre de réaliser ce rêve. Cette (ces) dernière(s) repose(nt) sur des pratiques de clonage, d’hybridation ou encore de « sélection dirigée », grâce à l’ingénierie génétique, d’une espèce actuelle vers un phénotype ancestral les plus apparentés possible, se traduisant par un protocole de Transfert de Noyaux d’une Cellule Somatique. Cependant, toutes ces méthodes présentent des limites pratiques selon les espèces que l’on voudrait « dééteindre » et induisent, hélas, bien souvent l’apparition de nouveaux questionnements philosophiques et déontologiques. (Saulsberry, 2015 ; Slatter et Clatterbuck, 2018)
Au sein de cette controverse se trouvent 2 espèces qui semblent les plus adaptées au regard de ces nombreux paramètres pour que l’on puisse les faire revenir parmi nous actuellement : il s’agit du mammouth laineux et du thylacine. Nous détaillerons les raisons qui nous pousseraient à privilégier l’une de ces 2 espèces par rapport à l’autre afin d'identifier le meilleur candidat à la désextinction, ainsi que les méthodes les plus adaptées nous permettant de nous rapprocher de cette échéance. Enfin, nous discuterons pour chaque cas les impacts écologiques principalement que ces espèces auraient sur leurs écosystèmes respectifs.