La ménopause au sein du règne animal : adaptation sociale ou artéfact biologique ?
Introduction
Si l’on recherche le propre de l’Homo sapiens, on pourrait presque penser à la ménopause. Ce trait biologique, très étrange et très rare au sein du règne animal, est responsable d'une disparition de la fertilité avec survie continue chez les femelles. Les raisons de son existence restent obscures encore aujourd’hui. A ce jour, seules les femelles de cinq espèces sociales sont concernées par cette particularité biologique : bélugas, narvals, orques, globicéphales, et nous, humains.
● Pourquoi si peu d’espèces sont-elles concernées par ce trait évolutif ?
● Quel est l’intérêt d’une telle adaptation biologique dans un monde axé sur la survie et la reproduction ?
● La ménopause aurait-elle évoluée chez certaines espèces aux architectures sociales complexes, en lien avec la nécessité d’améliorer la survie de ses descendants ?
● Si la ménopause est apparue au cours du temps, pourrait-elle être inversée ?
La théorie la plus communément admise, dite de la grand-mère, invoque le rôle de la parenté dans le maintien de la période ménopausique. De ce point de vu, les femelles âgées ménopausées contribueraient à la survie de leur descendance, favorisant alors leur fitness (ie leur valeur sélective ou succès reproducteur). Pour d'autres cependant, le savoir acquis de nos aînées ne suffit pas à expliquer la raison de l'apparition de la période ménopausique.
A l’heure actuelle, nombres de théories s’affrontent. Au vu des connaissances actuelles sur ce casse-tête évolutif demeurant non résolu, le mystère de la ménopause ne semble en réalité que s’épaissir. Il pourrait être intéressant de raviver l’intérêt de la communauté scientifique autour de cette question bien énigmatique.
Définition
Parmi les cinq espèces concernées, quatre sont des odontocètes (baleines à dents). Ces mammifères placentaires appartiennent à l’infra ordre des Cetacea, qui comprend les différentes espèces de bélugas (Delphinapterus leucas), d’orques ou épaulards (Orcinus orca – en anglais « killer whale »), de narvals (Monodon monoceros), de globicéphales (genre Globicephala – en anglais « pilot whale »), de cachalots (super famille Physeteroidea) et de marsouins (famille Phocoenidae). Beaucoup forment une structure sociale complexe, s’organisant en plusieurs types de groupes : matriarcaux, célibataires, reproducteurs ...