La gestion conservatoire des milieux : un acte contre-nature face aux changements globaux ?
Le choix des milieux à protéger est principalement basé sur les fonctions associées à ces milieux (service écosystémique, refuge d’espèces rares, etc). Dans un contexte de changement global, la protection d’espèces en danger est au cœur des débats actuels. Ainsi les gestionnaires mettent en place de plus en plus de plans de protection des milieux afin de maintenir des écosystèmes avec des fonctions particulières. Ainsi, en bloquant les successions écologiques, ils protègent ces espèces en questions. Effectivement les milieux naturels ne sont pas immuables et changent selon des successions écologiques. Que l'argument soit politique, économique, écologique, ou autre, la conservation d'une fonction particulière va donc empêcher le déroulement du cycle des successions naturelles ainsi que le développement de leurs fonctions et espèces respectives. Mais cet argument est-il pertinent face aux changements globaux qui s’annoncent, alors même qu’il serait possible de laisser les milieux évoluer naturellement en réponse à ces changements ? Conserver à tout prix les milieux pour leurs fonctions ne risque-t-il pas d'entraîner leur perte en les empêchant de s’adapter aux changements ? Est-ce que les bénéfices apportés par le maintien d’une fonction spécifiques sont suffisant pour contrebalancer le coût de sa conservation ? Est-ce que ce rapport coût-bénéfices pour le maintien d’un écosystème donné est-il vraiment supérieur à celui de la succession écologique?