Existe-t-il un effet délétère de l’exposition chronique à une faible dose de radioactivité ?
Il y a naturellement des taux de radiations variables sur Terre, mais ici nous nous intéresserons aux variations d’origine anthropique. Les activités humaines ont mené à l’augmentation des doses de radiations émises et reçues par certains écosystèmes, comme les essais d’armes nucléaires ou la production d’énergie qui est un exemple notable. En effet 10% de la production mondiale d’électricité est produite par les 454 réacteurs nucléaires présents sur Terre en 2017.
Le stockage des déchets et les incidents nucléaires comme ceux de Fukushima et Tchernobyl ont des conséquences à de très larges échelles spatiotemporelles, et l’utilisation répandue de l'énergie nucléaire met à risque une part importante d'écosystèmes. Ainsi il est important de comprendre l’effet des radiations sur le vivant. On ne s'intéresse pas ici à l'exposition à de fortes doses ponctuelles, pouvant par exemple être émises au moment des accidents nucléaires. Elle a été largement étudiée et ses effets ont été reconnus comme ayant un fort impact délétère (néfaste/mettant en danger la vie des individus, populations, communautés et écosystèmes). Les radiations sont émises par des particules instables, dont la vitesse de désintégration est plus ou moins rapide et peut être mesurée avec leur demi-vie. Dans le cas des incidents nucléaires, les éléments présent comme le césium 137 ou le strontium 90, ont des demi-vies d’une trentaine d’années, les doses de radioactivité diminuent donc assez rapidement. On aimerait savoir si une exposition prolongée à ces doses “faibles” ont elles aussi les effets délétères observés à de fortes doses ponctuelles. Or il est difficile de mettre une limite à partir de laquelle on considère une dose comme faible. Dans les années 1990, les rapports de l’UNSCEAR et de l’IAEA indiquaient qu’un effet serait observable sur les individus à partir de 10 microGy/h et 417 microGy/h sur les populations. Ces valeurs ont depuis été validées, mais aussi largement contredites par certains auteurs. Alors que des effets pour des doses plus basses ont été rapportés, d'autres auteurs ne trouvent pas d'effets pour des doses bien plus élevées.
Pour pouvoir prendre des mesures qui ont des impacts politiques et socio-économiques, il est intéressant de comprendre la raison de ces résultats contradictoires.
Pour cela nous nous demanderons :
Les radiations ont-elles les mêmes effets à différentes échelles biologiques ?
Quels sont les problèmes méthodologiques associés aux mesures des radiations ?