Les cultures transgéniques sont-elles nocives pour les écosystèmes naturels et/ou agricoles ?
Les avancées biotechnologiques survenues depuis une quarantaine d’années dans divers domaines scientifiques ont permis le développement de la transgenèse comme outil d’étude et d’amélioration végétale. Celle-ci permet d’intégrer au bagage génétique d’un organisme des informations génétiques d’origines diverses, conférant à l’hôte un caractère phénotypique nouveau comme un facteur de résistance aux insectes, à certains agents pathogènes ou à des perturbations environnementales, un état de tolérance aux herbicides à large spectre, une teneur accrue en composés nutritionnels ou encore une séquence d’ADN faisant de la plante une «usine biologique» pour la production de composés biochimiques. La transgenèse végétale constitue ainsi un moyen efficace d'augmenter les rendements de l’industrie agroalimentaire pour faire face aux exigences commerciales et aux besoins alimentaires qui accompagnent la croissance de la population humaine.
De nombreux pays (Brésil, USA, Chine, etc.) ont ainsi autorisé le déploiement à grande échelle de nombreuses variétés transgéniques, souvent désignées sous le terme plus général d’organismes génétiquement modifiés (OGM), alors qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur leurs impacts environnementaux. De nombreuses questions d’ordres socioéconomique et écologique ont été posées quant à la pertinence de ces nouvelles lignées dans les systèmes agricoles, et quant à leurs effets négatifs possibles sur les multiples composantes du milieu environnant. Ces nouvelles lignées favorisent-elles une utilisation rationnelle des pesticides de synthèse, tel qu’avancé par leurs promoteurs ? Montrent-elles des effets indus sur les organismes non ciblés dans les écosystèmes agricoles et naturels ? Ont-elles un impact sur la biodiversité à l’échelle de l’écosystème ? Risquent-elles de compromettre l’efficacité des outils phytosanitaires implantés dans les systèmes de production biologique ? La coexistence des systèmes de production transgéniques, conventionnels et biologiques est-elle une utopie ?