Lions, chasse aux trophées et plus : les lacunes dans les connaissances et leur importance
Les dernières estimations, sur les lions Panthera leo, de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) suggèrent une baisse de la population de 43%, entre 1993 et 2014. C'est pourquoi, un débat a lieu afin de déterminer si la chasse aux trophées est bénéfique ou néfaste pour la conservation du lion et plus généralement pour la biodiversité. En compilant des données afin évaluer la durabilité de la chasse aux trophées, un manque d'information a été mis en évidence. Par exemple, il y a un manque de connaissances évident concernant les causes de la mortalité des lions. Le nombre de lions tués par la chasse aux trophées comparés à ceux tués par les collisions ou les conflits homme-lion n'est connu que pour quelques localités.
De plus, les méthodes écologiques conventionnelles pour estimer la mortalité ont été jugées sous-estimées pour les abattages illégaux (braconnage) par rapport à des abattages légaux (chasse aux trophées). L'équilibre de ces facteurs reste mal connu, bien que des études suggèrent qu'il y a plus de lions qui meurent à cause des conflits qu'à cause de la chasse aux trophées. Les revenus de la chasse aux trophées peuvent être importants pour les organismes gouvernementaux responsables de la gestion de la faune. La chasse aux trophées a donc un rôle positif indirect mais non quantifié dans la création d'incitations économiques pour l'utilisation des terres basée sur la faune. Elle permet également des actions anti-braconnage, ainsi que des actions de gestion générale telle que l'entretien des forages. Selon cette revue, l'impact principal de la chasse aux trophées sur la conservation du lion consiste à inciter à conserver l'habitat faunique qui pourrait autrement être perdu pour l'agriculture ou l'industrie. Cependant, celle-ci devrait être strictement réglementée et lorsqu'elle est interdite par la loi nationale ou financièrement non viable, il faudrait trouver d'autres alternatives. Il est difficile de prédire ce qui arriverait aux populations de lions chassées si la chasse était arrêtée, car il y a des inconnues trop importantes. Il s'agit notamment de savoir dans quelle mesure le tourisme ou d'autres utilisations non consommatrices peuvent remplacer la chasse aux trophées et comment les populations de lions s'en sortiraient.
Une étude montre que l'interdiction de la chasse d'espèces comme les léopards risquerait de réduire la viabilité des autres populations dans une zone plus vaste. Ces auteurs n'ont pas tenu compte du coût de la conservation dans leur perspective de durabilité. En effet, la plupart des parcs nationaux en Afrique ne seraient pas financièrement viables sans le soutien du gouvernement, qui vient en partie des revenus de la chasse.
De plus, interdire la chasse aux trophées ne conduit pas nécessairement à moins tuer les lions. Sur les 38 populations de lions examinées dans la dernière évaluation de la Liste rouge de l'UICN, 58% étaient en déclin, alors que sur les sept examinées dans les zones de chasse, 14% des populations était en déclin.
A l'heure actuelle, l'évaluation de la façon dont la chasse aux trophées contribue à la conservation du lion est compromise par le manque de données.
Macdonald ( 2016 ) établit des critères selon lesquels la chasse au lion pourrait être considérée comme durable. Le nombre de populations chassées répondant à ces critères est inconnu. Il serait nécessaire d'améliorer la surveillance des populations et des prélèvements de chasse pour évaluer si la chasse aux trophées pourrait être un outil de conservation. D'un point de vue éthique, il n'y a pas de consensus parmi les défenseurs de l'environnement sur le fait que la chasse aux trophées est la bonne solution pour la conservation. Mais on peut se demander comment le poids des opinions sur la chasse au lion dans des pays sans lions doit être comparé aux opinions exprimées dans les pays africains où les lions sont présents et où l'arrêt de la chasse aurait des conséquences financières.
Là où la chasse aux trophées du lion est pratiquée de façon durable et où il n'existe aucune alternative viable pour la faune, son retrait semble être négatif pour la conservation, bien qu'il existe des incertitudes sur les effets de la suppression de la chasse aux trophées dans certaines zones.
Les menaces pour les lions vont sûrement changer à cause de l'évolution des facteurs sociaux, économiques, démographiques et environnementaux.
L'impact de la chasse aux trophées et du tourisme dans la conservation pourraient être considérées comme des problèmes mineurs par rapport à d'autres activités qui mettent en péril la biodiversité.
L'argent nécessaire pour palier à la perte de la biodiversité dépasse toutes les variantes du tourisme et de la chasse, il faut trouver de nouveaux modèles financiers pour encourager la coexistence avec la nature.
Le plan mis en place pour la conservation de la faune, doit s'adapter à la réalité de la nature qui vit aux côtés de milliards de personnes.
Dans cette revue les effets de perturbation des autres sources de mortalité n'ont pas été étudiés.
Une approche holistique, considérant toutes les menaces et leurs interconnexions, serrait plus pertinente pour définir si la chasse aux trophées a un impact positif ou négatif sur la conservation de la biodiversité.
De plus, on ne peut pas prédire comment les marchés émergents et les économies comme la Russie et la Chine vont influencer le marché de la chasse aux trophées.
What does trophy hunting (selective hunting for recreation) contribute to wild lion conservation? Macdonald (Report on Lion Conservation with Particular Respect to the Issue of Trophy Hunting. WildCRU, Oxford, UK, 2016) summarises what we know. We identify unknowns, gaps in the knowledge that inhibit conservation planning, including: the causes of lion mortality, the amount of land used for lion trophy hunting, the extent to which trophy hunting depends on lions for financial viability, and the vulnerability of areas used for hunting to conversion to land not used for wildlife, if trophy hunting ceased. The cost of reversing biodiversity loss exceeds income from tourism, including hunting. New financial models are needed, particularly in view of the expanding human population in Africa.