Le réchauffement des océans ne prend pas de pause, mais il se déplace vers les eaux profondes et échappe ainsi aux mesures de surface.
Cet article part du constat suivant : des ralentissements dans l'augmentation de la température des eaux de surface ne sont pas cohérentes avec l'augmentation de la quantité totale de chaleur dans le système climatique. Les auteurs tentent donc de comprendre où cet excès de chaleur est passé.
Les auteurs utilisent plusieurs modèles informatiques de simulation du climat.
L'article montre que ce sont les eaux profondes qui absorbent plus de chaleur pendant les périodes de pause, qui sont finalement assez communes. Les profondeurs se réchauffent, mais comme les mesures de températures sont en général faites à la surface des océans, les scientifiques qui n'observent que ces données pensent que le réchauffement est en "pause". Il s'est en fait simplement déplacé.
Cet article est important car il prouve que les pauses apparentes dans le réchauffement climatique n'existent en fait pas : il s'agit de pauses dans l'évolution de certains indicateurs utilisés pour décrire ce réchauffement global, mais qui ne présagent pas de l'évolution d'autres indicateurs, moins souvent pris en compte (par exemple la température des eaux profondes).
En résumé, si les symptômes visibles du changement climatique peuvent parfois sembler en pause, cela ne veut pas dire pour autant que le réchauffement lui-même s'arrête.
There have been decades, such as 2000–2009, when the observed globally averaged surface-temperature time series shows little positive or even slightly negative trend (a hiatus period). However, the observed energy imbalance at the top-of-atmosphere for this recent decade indicates that a net energy flux into the climate system of about 1 W m−2 should be producing warming somewhere in the system. Here we analyse twenty-first-century climate-model simulations that maintain a consistent radiative imbalance at the top-of-atmosphere of about 1 W m−2 as observed for the past decade. Eight decades with a slightly negative global mean surface-temperature trend show that the ocean above 300 m takes up significantly less heat whereas the ocean below 300 m takes up significantly more compared with non-hiatus decades. The model provides a plausible depiction of processes in the climate system causing the hiatus periods, and indicates that a hiatus period is a relatively common climate phenomenon and may be linked to La Niña-like conditions.