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La pêche à la baleine pratiquée aujourd'hui en Islande, en Norvège et au Japon menace-t-elle la pérennité des espèces concernées ?



Cadre, focus et mise au point :

Cadre concret
La chasse à la baleine réellement commerciale commence au milieu du XIXème siècle. Les plus récentes estimations suggèrent qu'approximativement 250 000 baleines à bosse (Megaptera novaeangliae), 350 000 baleines bleus (Balaenoptera musculus, 500 000 rorquals communs (Balaenoptera physalus) et 1 000 000 de cachalots (Physeter macrocephalus) ont été abattus. D'autres espèces telles que les rorquals de Rudolphi (Balaenoptera borealis) et les baleines de Minke (Balaenoptera acutorostrata et bonaerensis) sont également touchées.

La Commission Internationale Baleinière a été crée (IWC) en 1946, puis en 1982 un moratoire sur la chasse à la baleine commerciale a été adopté par les membres de l'IWC. Cependant depuis 1986, on estime que plus de 25 000 baleines ont été chassées dans le monde (ce chiffre n'inclut pas dauphins et marsouins, dont la chasse n'est pas contrôlée par l'IWC). Cette chasse concerne principalement 3 pays:

  • la Norvège: a repris ses activités de chasse commerciale en 1994 et a depuis prélevé 600 à 700 baleines de Minke par an.
  • le Japon: signataire du moratoire en 1988, il s'appuie sur une faille de la convention pour continuer la chasse "à but scientifique". Entre 1986 et 2007, 11 389 baleines ont été prélevées dans le Pacifique Nord et les eaux Antarctiques.
  • l'Islande: signataire du moratoire en 1986, ce pays pratique également des chasses "à but scientifique", principalement de rorquals. Depuis 2002, la chasse a concerné quelques centaines d'individus (e.g. 125 rorquals communs et 79 rorquals de Minke en 2009).

Cadre conceptuel
Dans la liste rouge de l'IUCN, les espèces concernées sont aujourd'hui classifiées à l'échelle de la planète comme: en danger d'extinction (rorquals bleus, communs, de Minke et de Rudolphi), vulnérable (cachalot) et à données insuffisantes (rorquals de Minke de l'Antarctique). Cependant, les abondances peuvent être localement faibles, amenant un risque d'extirpation (extinction locale d'une espèce). La question de pérennité doit donc se poser à plusieurs échelles: les espèce et les sous-populations géographiquement distinctes.

​​Question
Le sujet de la chasse à la baleine est très polémique mais d'un point de vue purement écologique, cette chasse met-elle en danger les populations de baleines concernées ?

Publiée il y a presque 9 ans par S. Derville et F. Giry.
Dernière modification il y a plus de 8 ans.