La vaccination agit à différentes échelles : protection individuelle - protection à l'échelle de la population - éradication de maladies. Puisqu'il s'agit d'une technique médicale destinée à être utilisée sur un grand nombre d'individu, elle comporte intuitivement des risques.
La perception de ces risques varie drastiquement en fonction de si l'on se place à l'échelle individuelle ou sociale. Ce fossé est dédoublé : l'individu/la société s'interrogent sur le risque à l'échelle individuelle/sociale.
Le paradoxe de la vaccination a aussi un rôle dans la mauvaise presse qu'elle peut avoir: la population et moi-même sommes protégés contre les maladies faisant actuellement parties des campagnes de vaccination. Alors personne n'est malade, je n'entends parler que des effets indésirables, puis ces vaccins ne semblent pas si pertinents si personne n'a ces maladies. Alors j'arrête de me vacciner, ainsi que mes proches. Puis de nouvelles épidémies resurgissent et l'intérêt du vaccin reprend de l'importance.
La perception d'un risque étant subjectif et légitime à l'échelle individuelle, le scientifique peut difficilement proposer un bilan des coûts et des bénéfices. En revanche, à l'échelle des populations, les variables Effets secondaires et Bénéfice médical deviennent comparables puisqu'il est envisageable d'estimer le nombre de personne atteintes négativement et le nombre de personne ayant bénéficié directement ou indirectement de la vaccination.
Publiée il y a plus de 9 ans par P. Guille Escuret et G. Perraud.