Titre de l'article :

Conservation ou Co-évolution ? Effets des niveaux intermédiaires de chasse et de brûlis par les Aborigènes sur les populations de kangourous en Australie de l'Est


Introduction à l'article :

On cherche à comparer les effets spatiaux de la pratique de la chasse et du brûlis par les Aborigènes sur les populations de kangourous (Macropus robustus) attendus par la théorie et ceux observés sur le terrain. Le brûlage spécifique de certaines plantes dans le cadre de la chasse au lézard (Varanus gouldi) entraîne l'accumulation d'une mosaïque localement diversifiée de communautés végétales auxquelles se sont adaptées de nombreuses espèces animales. Cette diversification de la végétation d'origine anthropique favorise les populations de kangourous, qui parallèlement, subissent d'autant plus la prédation par les Aborigènes lorsque qu'ils se trouvent en forte densité.
Si l'on compare les zones anthropisées par rapport aux zones non-anthropisées, on peut soit (1) observer des densités de populations de kangourous plus importantes, donc un effet positif, soit (2) observer des densités plus faibles de kangourous, et donc un effet négatif des interactions humaines combinées sur l'environnement.

Résultats de l'article :

La répartition spatiale des densités de population de kangourous semble positivement corrélée à la diversité et l'hétérogénéité végétale des milieux générée par la pratique du brûlis, et ce jusqu'à un niveau seuil où une pratique trop importante du brûlis et/ou de la chasse associée peut devenir néfaste.
La situation la plus favorable aux kangourous semble se situer à un niveau intermédiaire d'influence anthropique sur l'environnement, lorsque l'effet positif de la pratique du brûlis est supérieur à l'effet négatif de la chasse au kangourou par les Aborigènes.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article montre que, dans le cadre d'une pratique contrôlée des activités humaines, la chasse peut avoir un effet positif indirect sur l'environnement et les populations de kangourous : (1) la chasse au lézard par brûlis entraîne une diversification du paysage végétal et des niches écologiques qui en découlent, ainsi qu'une disponibilité en ressources pour les kangourous ; (2) le bénéfice indirect de la chasse par brûlis sur les population de kangourou reste, dans un certaine mesure, plus important que l'effet néfaste direct de la chasse au kangourou.
D'après cet article, dans une certaine mesure et combinée à d'autres activités humaines à effets positifs, la chasse peut être compatible avec la biodiversité.

Publiée il y a plus de 6 ans par S. Le Bissonnais et collaborateurs..
Dernière modification il y a plus de 6 ans.