A propos
La charte du site
FAQ

Magna Charta : La grosse charte

Introduction modération

La possibilité de proposer des alternatives est au coeur du site et permet, en théorie, une amélioration progressive des formulations, analyses… etc.

ControverSciences n'est pas pour autant une plate-forme comptant uniquement sur l'autorégulation de son contenu. Pour que les modérateurs chargés de la bonne tenue du site puissent être rigoureux sans être arbitraires, les règles que les contribut·eur·rice·s doivent s'efforcer de respecter sont définies ici en complément de la chartes des titres et de celle des cadres. Cette page est aussi l'occasion d'expliciter certaines définitions et hypothèses épistémologiques sur lesquelles repose ControverSciences et d'en proposer une (auto)critique.

En fonction de la nature de l’écart à la charte, les modérateurs sont habilités : à contacter par mail l’utilisateur – à supprimer l’objet litigieux – à supprimer le compte de l’utilisateur.

Les bases, les hic, les basics

Inutile de préciser que la politesse est un prérequis même si le site a été conçu pour empêcher les altercations entre contribut·eur·rice·s. Celui qui arriverait à contourner le système pour s'en prendre à son prochain verra son compte supprimé sans avertissement.

En dehors des attaques personnelles, il est envisageable d'appliquer des mesures moins violentes vis à vis d'un vocabulaire légèrement grossier. Par contre, les modérateurs seront intraitables concernant toute insulte ou tout propos s'attaquant à une communauté définie par son origine, ses pratiques, ses convictions …

Tout acte de nuisance consistant à publier un lien vers un contenu de nature à choquer ou sans rapport avec les controverses est aussi de nature à motiver la suppression du compte associé.

Certaines fonctions sont réservées aux administrateurs pour des raisons juridiques. La possibilité d'ajouter des images en fond des controverses nécessite, par exemple, de s'assurer que celles-ci soient libres de droit. Le contrôle systématique de cette donnée demanderait du temps et une connaissance du système de copyright dont l'équipe de ControverSciences ne dispose pas a priori.

Quelle est la démarche de ControverSciences ?

ControverSciences est un portail collaboratif et indépendant qui rassemble les publications scientifiques autour de questions controversées, en les rendant accessibles à tous.

Prendre la responsabilité de saisir au vol des débats de notre époque et les replacer dans un cadre scientifique rigoureux est un défi de taille. En faisant des publications scientifiques la base de tout contenu du site, l'objectif est double : faire sortir de l'ombre les publications austères, techniques, parfois inaccessibles et encourager les scientifiques qui participent activement à ControverSciences à ne pas succomber à la tentation d’une analyse partisane.

Éviter les analyses partisanes ne veut cependant pas dire que seuls des articles dont les résultats font consensus dans la communauté scientifique sont considérés. Toute publication ajoutée sur le site n'a pas vocation à être détentrice d'une vérité mais à fournir des résultats qui peuvent être contestés et à illustrer l'état de la discussion. En effet, donner au lecteur un aperçu général d'une question passe autant par la mise en avant des contenus solides que par la critique des contenus pour lesquels un doute ou une réfutation existe.

Les termes vulgarisation et diffusion/partage des connaissances, bien que sémantiquement malléables, peuvent tous être utilisés pour décrire ControverSciences tant qu’il est gardé en tête que la démarche du site est essentiellement définie par la pratique qu'il met en place et non par les mots choisis pour la décrire.

Qu’est ce qu’une controverse ?

Par controverse, on entend : la discussion de toute position ou de toute opposition chargée d'enjeux sociaux.

Face aux discours basés sur des connaissances de bon sens, philosophiques et politiques, ControverSciences se fixe l'objectif de rendre plus visibles les résultats issus de la recherche scientifique.

La controverse et sa formulation doivent donc être compatibles avec la méthode scientifique. Ce qui revient à la tautologie suivante : la méthode scientifique ne peut prétendre proposer de conclusions que dans un cadre où son application est possible.

En revanche, les controverses non tranchées aux yeux des scientifiques sont toutes aussi acceptables que les questions au sujet desquelles il existe un consensus dans la communauté scientifique.

Enfin, l'identification exhaustive des thèses et positionnements associés aux controverses n'est pas cruciale. Il faut cependant faire attention à ne pas sombrer dans une caricature brutale qui, en dénaturant une position, supprimerait aussi la plupart des enjeux de sa remise en question.

Qu’est ce qu’une référence ?

Sous le terme référence sont regroupés les différents types de publication considérés comme recevables par la communauté scientifique contemporaine.

Dans le détail, sont acceptés : les comptes-rendus de congrès scientifiques à comité de lecture – les revues scientifiques à comité de lecture – les monographies et manuscrits de thèses – les ouvrages de recherche. Une classification usuelle de la forme distingue les articles, reviews, systematic reviews, thèses, comptes-rendus de congrès et livres.

Sont donc, entre autre, exclus comme sources : les témoignages – les sites internet – les articles de presse (même de vulgarisation) – les avis d'experts... Les sources exclues mais nécessaires à une bonne compréhension de la controverse et de ses enjeux peuvent figurer dans la synthèse ou dans le cadre de celle-ci et non au côté des éléments de preuve.

Pour aller jusqu'au bout de la démarche d'exhumation des articles et inciter les scientifiques à appuyer aussi solidement leurs propos quand ils s'adressent au public qu'à leurs confrères, les liens vers les publications doivent presque toujours mener vers une version complète et téléchargeable de l'article ; dans la mesure du possible, il est préférable que les contribut·eur·rice·s fournissent eux-mêmes un tel lien. Dans les cas difficiles, la grenouille pourra sinon faire appel à un petit tour de passe-passe…

Pour conclure, il paraît important de préciser que, sur ControverSciences, le recours exclusif aux modes de production des connaissances aujourd'hui institutionnalisés, est un choix arbitraire mais conscient.

Qu’est-ce qu’un contribut·eur·rice ?

Il est nécessaire d'avoir un compte contribut·eur·rice sur ControverSciences pour pouvoir ajouter ou évaluer du contenu, mais pas pour le consulter.

Il est possible de consulter le site en tant que visiteur ou en tant que contribut·eur·rice. Théoriquement, cette division qui passe par la création d'un compte et la connexion à ce dernier différencie les scientifiques qui contribuent du public qui consulte. En réalité, la frontière entre ces deux catégories est trouble. Hors de son domaine, un chercheur fait en quelque sorte parti du public d'un autre spécialiste. On peut néanmoins considérer qu'une certaine maîtrise de la méthode scientifique et des pratiques associées est suffisante pour analyser la plupart des publications.

Pour créer un compte, il faut avoir une adresse mail appartenant à une institution scientifique ou, à défaut, indiquer ses intentions. Cette contrainte est destinée à garantir que les contributions soient le fruit de personnes apportant la preuve de leur motivation et de leur esprit scientifique.

La question des lobbies, ou plus généralement des personnes disposées à user de malhonnêteté intellectuelle, est malheureusement quasi insolvable. Le premier outil de dissuasion à portée est une modération attentive épaulée par la vigilance des contribut·eur·rice·s. Un second moyen pour décourager ces pratiques consisterait à développer un outil de détection des publications biaisées. Ce projet est en bonne place dans la liste des priorités de l’équipe.

Qu’est-ce qu’un thème ?

Le thèmes sont attachés aux publications et désignent la méthodologie employée.

Les thèmes d'une controverse correspondent au résumé des thèmes des références déposées. Ils ne sont donc pas définis par la question mais par la nature des réponses proposées.

Les différences entre les disciplines scientifiques ne se situent pas tant au niveau des objets qu'elles traitent qu'au niveau de la façon dont ils sont traités. Les questions, les méthodes et les techniques sont les principales particularités responsables de la différence de nature des résultats issus de champs scientifiques distincts. L'objectif d'une définition des thèmes au niveau des références et non du questionnement est aussi d'éviter que cette classification incite certains à se délimiter un territoire et d’autres à s'en sentir exclus.

Les thèmes ont été choisis selon deux critères : ne pas en multiplier le nombre à l'infini en évitant les subdivisions en sous disciplines – donner une représentativité équivalente aux sciences expérimentales, sociales ou théoriques en essayant de lutter contre certaines hiérarchisations parfois inconscientes.

Les connexions, appartenances, hiérarchies ou conceptions des domaines étant extrêmement variables, il est peu probable que la palette des thèmes soit un jour indiscutable.

Quelques pièges à éviter

Sans même parler de style ou d'élégance, certains termes et certaines constructions de phrases génèrent des imprécisions sur lesquelles il est facile de glisser, détournant ainsi la controverse. Voici une petite liste non exhaustive mais destinée à évoluer en même temps que le site.

  • En fonction du contexte, certain concepts sont définis négativement, c'est à dire comme opposition à un autre concept. Il y a un risque que le questionnement s'enlise s'il se focalise sur des termes cristallisant l'essentiel du débat par leur antagonisme. Une bonne pratique consiste ainsi à identifier les concept définis positivement et à n’intégrer que ceux-ci dans la formulation de la question.
    L'opposition naturel-social est un cas d'école. Dans de nombreux contextes, le naturel est compris comme un non-social/non-humain. En général, il vaut mieux formuler la question à partir de concepts se rattachant à la singularité sociale qu’à partir de la norme naturelle.
  • L'usage des guillemets est à proscrire à l'exception du cas où la controverse concerne directement la légitimité de la notion cernée. Les guillemets ne doivent pas correspondre à une prise de recul de l'utilisateur par rapport à son propre vocabulaire. Si un mot est ressenti comme problématique, il est important de chercher soit même une alternative convenable, plutôt que de transmettre le trouble au lecteur en se défilant.
  • L'effet de manche produit par un conditionnel mal géré est aussi un grand classique particulièrement affectionné par les journalistes. Pour ne pas provoquer de confusion ou pire, en jouer, il est préférable de formuler une incertitude sous forme de question. En l'absence de preuve, suggérer une proposition en utilisant le conditionnel relève de la malhonnêteté intellectuelle. S’il existe des résultats ne suffisant pas pour établir une preuve, ces derniers « suggèrent à la condition que » et non « suggéreraient ».

Dans la logique de cette liste, certaines tournures de l'ordre du sophisme sont regroupées sous le terme de moisissures argumentatives. Consultez sans modération le site du cortecs! Les identifier est un premier pas pour les éviter.

Charte des titres

L'art de la controverse exige l'exposition d'oppositions franches voir d'antagonismes. L'objectif de ControverSciences étant de replacer le plus rigoureusement possible le cœur du débat dans son contexte scientifique, la première mesure d'hygiène consiste à préserver l'énoncé des controverses de toute formulation pouvant générer des oppositions scientifiquement non recevables. Hélas, la cohabitation des sciences physiques, biologiques, sociales ou mathématiques avec des sujets d’actualité peut imposer un socle si large qu'il rend difficile la génération de problématiques rigoureuses.
Cette section a la prétention de fournir les obligations minimales que doivent remplir les titres de controverses.

  • L'énoncé ne doit pas mener à une question d'ordre métaphysique ou universel
    A la différence de la philosophie, la science ne produit que des propositions bornées. La science impose le recours systématique à des cadres de références, portions de réalité délimitées qui confèrent leur sens au questions traitées, et hors desquels celles-ci deviennent incontrôlables.
  • L’énoncé doit être précis ET compréhensible
    Un énoncé large, bien que porteur de plus d'enjeux, peut générer des réfutations qui passeront à côté de l'objet central de la controverse. Pour être précis, l'énoncé doit expliciter au maximum le cadre de référence du questionnement (zone, date, peuple, échelle… etc). L’objectif restant d’être compréhensible par tous, il est nécessaire de faire un compromis et de délaisser toute technicité superflue.
  • L'énoncé doit être acceptable aux yeux de toutes les disciplines impliquées
    Il est nécessaire d'accepter qu'un énoncé à caractère pluri/trans/inter/disciplinaire se plie aux exigences de chacune des disciplines en présence.

Charte des cadres

Un cadre de référence désigne la portion délimitée de réalité au sein de laquelle
on s'interroge et où on prétend pouvoir produire un résultat.

Le cadre (ou contexte) doit délimiter : l’ensemble des théories - définitions - hypothèses - outils - méthodes ainsi que l’espace (temporel - géographique - mathématique) au sein desquels une proposition ou un questionnement prétendent avoir une valeur ou un sens. Théoriquement, changer l’un des paramètres du cadre revient à définir un nouvel espace dans lequel les propositions nécessitent d’être redémontrées.
Il serait irréaliste de souhaiter que le champ “Cadre, focus et mise au point de la controverse” fasse une description complète du cadre de référence de la controverse. Néanmoins, il faut essayer de s’en approcher pour trois raisons :

  • Un scientifique qui aborde des résultats hors de leur cadre de validité ne fait pas de la médiation scientifique mais de la politique ou de la philosophie.

  • Le public doit avoir accès à des précisions concernant un cadre qui peut lui être étranger.

  • Il est des cadres au sein desquels une question n’est pas solvable. Travailler la définition du cadre est parfois la seule solution envisageable pour mettre en évidence une impasse ou en sortir.

Notez bien que cette section n’est pas destinée à compenser une éventuelle faiblesse dans la formulation du titre de la controverse. Un titre manquant de précision reste sujet à modération. En revanche l’équilibre entre précision et simplicité peut être à l’origine du maintien dans les titres de concepts nécessitant une explication. Cette section est, entre autres, destinée à accueillir de telles définitions.