Une méta-analyse des différences d'impacts environnementaux entre l'agriculture biologique et conventionnelle
Ce document vise à comparer les impacts environnementaux de l'agriculture biologique et conventionnelle et à les relier aux différences dans les pratiques de gestion. Les impacts environnementaux étudiés sont liés à l'efficacité de l'utilisation des terres, à la teneur en matière organique dans le sol, au lessivage des nitrates et des phosphates dans le système d'eau, aux émissions de gaz à effet de serre et à la biodiversité.
Les données ont été obtenues en sélectionnant de la documentation répondant aux trois critères suivants: 1) évaluation par les pairs; 2) des études datant d'après 1992 (année du règlement CEE 2092/91); et 3) des échantillons (semi) appariés, ce qui signifie que les données organiques et conventionnelles sont comparées dans la même étude. La pondération des références est basée sur la possibilité de dériver l'erreur standard des références. Trois cas sont distingués: 1) le s.e. est rapporté dans l'étude, d'où le point de données peut entrer dans la méta-analyse; 2) le s.e. n'est pas rapporté, mais plusieurs points de données sont disponibles dans l'étude, permettant le calcul d'un écart type basé sur les données disponibles qui peuvent être saisies dans la base de méta-analyse; et 3) pas de s.e. est rapporté, une seule observation est disponible. Le dernier point de données n'a pas été conservé pour la méta-analyse, mais est utilisé uniquement dans le test de signe.
Les sols des systèmes d'agriculture biologique ont en moyenne une teneur plus élevée en matière organique.L'agriculture biologique contribue positivement à l'agrobiodiversité (races utilisées par les agriculteurs) et à la biodiversité naturelle (vie sauvage). En ce qui concerne l'impact du système d'agriculture biologique sur la lixiviation des nitrates et du phosphore et les émissions de gaz à effet de serre, les résultats sont mitigés. Lorsqu'elles sont exprimées par zone de production, l'agriculture biologique obtient de meilleurs résultats que l'agriculture conventionnelle pour ces produits. Cependant, compte tenu de l'efficacité moindre de l'agriculture biologique dans les pays développés, cet effet positif exprimé par produit unitaire est moins prononcé ou inexistant.
Cette méta-analyse répond plus à la question de l'agriculture biologique vs conventionnelle et n'est pas centrée sur l'élevage. Elle ne s’intéresse pas par exemple, à la quantité d'eau nécessaire pour produire un Kg de viande en AB ou en conventionnel ou à la dégradabilité des excréments d'animaux d'élevage.