Titre de l'article :

Réponses des vertébrés au pastoralisme, à l'utilisation militaire des terres et la position géographique dans une savane tropicale Australienne.


Introduction à l'article :

Des pertes de diversité animale ont été observées dans les savanes tropicales australiennes pouvant être associées à des changements dans le paysage et sa gestion. Dans le nord de l'Australie, le pastoralisme représente 99% des prairies. L'expansion rapide de ce système a entrainé de nombreux changements notamment sur l'intensité et la fréquence des feux, la composition du sous-bois, la disponibilité en eau, le courant et les propriétés des sols (chimiques, physiques, biotiques).
Peu d'études ont été faites sur l'impact du pastoralisme sur la diversité animale et cela peut être du au fait qu'on considère souvent le pastoralisme comme méthode de gestion des paysages inoffensive. Cependant, des études ont montré que les espèces d'oiseaux et de reptiles ont une forte relation négative avec l'intensité du pâturage. Un impact négatif des camps militaires sur la faune via un dérangement physique a aussi été suggéré. Ils vont donc tester l'impact de ces deux systèmes sur la diversité animale.

Expériences de l'article :

L'échantillonnage de la richesse spécifique végétale s'est fait sur un même site présentant des zones de pastoralisme, des zones d'entrainement militaire et des zones naturelles. Dans chacun des trois types d'habitat, ils ont effectué deux transects (1km) allant du sommet d'une colline au cours d'eau, séparés d'au moins 6km².
L'échantillonnage des vertébrés s'est fait sur 9 jours lors de la saison des pluies estivales et 7 jours lors de la saison sèche hivernale sur 4 quadras par habitat (100x100m) sur la base des transects (haut de la pente, milieu de la pente, bas de la pente et ripisylve). Le comptage s'est fait principalement par une observation dans le quadra. Pour les mammifères, ils ont identifier les indices de présence et mis des pièges à micromammifères ; pour les reptiles et les amphibiens, ils ont ajoutés des pièges ("pitfall").
Divers indices de diversité ont été utilisé dont l'indice de Bray-Curtis pour composer la composition en espèce entre les quadras et entre les habitats.

Résultats de l'article :

La plupart des espèces ont montré des différences d'abondances significatives entre les différents habitats, souvent en défaveur du pastoralisme. La richesse spécifique des amphibiens varie selon la distance par rapport à la rivière (plus riche près de la rivière) mais pas selon le type d'habitat, contrairement aux reptiles pour qui la diversité dépend de la nature de l'utilisation de la prairie (moins riches dans les milieux pâturés). La richesse spécifique des mammifères et des oiseaux est influencée par la position du quadra (favorisée dans la ripisylve) et par l'habitat. Un biais est soulevé notamment quand à la probabilité de détection, qui est plus forte dans les zones pâturées.
Leurs résultats montrent une variation significative de l'abondance de la plupart des espèces selon l'utilisation de l'habitat, notamment pour les oiseaux, les mammifères et les reptiles. Au niveau de la diversité, ils ont démontré un impact négatif du pâturage sur la richesse spécifique des reptiles.

Rigueur de l'article :
  • Dans leur expérience, ils ont utilisé peu de réplicas (seulement 2 transects par type d'habitat).
  • Le terrain militaire n'était pas beaucoup exploité et donc moins dégradé (même si il y avait du pâturage par les chevaux sauvages)
  • Les zones militarisées et naturelles étaient proches et donc on pouvait avoir un déplacement des animaux entre les deux zones
Ce que cet article apporte au débat :

Cet article nous montre un effet néfaste du pastoralisme sur la diversité des vertébrés tels que les reptiles. Le pâturage influence aussi l'abondance des oiseaux, des mammifères et des reptiles. Cet effet pourrait être du à l'utilisation des feux dirigés, l'altération de la flore ou de la structure végétale, ou encore au piétinement. L'effet du pastoralisme serait même plus fort que celui des zones militarisées.

Publiée il y a environ 6 ans par A. Prud'homme.
Dernière modification il y a presque 6 ans.