Conservation de la biodiversité et pastoralisme chez les Chang Tang tibétains: coexistence ou conflit ?
Au niveau des plateaux tibétains, la Chine a débloqué des fonds pour améliorer la production et la qualité de vie des éleveurs. Au même moment, de nombreuses réserves naturelles ont émergé au même endroit afin de préserver la biodiversité et notamment les grands herbivores sauvages. Depuis des siècles, le pastoralisme et la faune sauvage cohabitent mais les nouvelles mesures envisagées pour la conservation et l'amélioration de production des éleveurs semblent contradictoires.
A l'aide d'entretiens et de documentation, les auteurs ont retracé les changements effectués et leurs conséquences sur le plateau tibétain.
Les premières mesures concernant les pâturages: délimitation des parcelles pâturées afin d'éviter la dégradation et désertification. Des pâturages d'hiver sont aussi attribués aux éleveurs malgré des études mitigées sur la dégradation des sols que cela pourrait engendrer. Pour les mêmes raisons, une limitation du nombre d'individus dans les troupeaux est mise en place. De même, la faune sauvage doit être prise en compte dans l'estimation de la capacité de charge des parcelles et celle-ci est confrontée aux clôtures des parcelles, empêchant les mouvements migratoires. La chasse a contribué à diminuer les populations d'herbivores et pour les rétablir, une attention particulière doit être portée sur les pâturages (qui sont leur source de nourriture). Généralement, les plans de gestion sont basées sur des études ne prenant pas en compte cette faune sauvage, faussant alors les estimations et entrainant un risque de perte de la biodiversité.
L'article insiste sur cette cohabitation pâturage-faune sauvage, qui peut en bénéficier avec un maintien d'un plus grands nombres de zones ouvertes mais qui peut aussi agir sur des phénomènes de population (migration), défavorable pour celle-ci.