Le type d’habitat joue un rôle plus important que le pâturage du bétail dans la structuration des communautés arbustives et pollinisatrices.
Les écosystèmes d'arbustes menacés de la vallée de l'Okanagan, en Colombie-Britannique (Canada) abritent de nombreuses espèces rares et en voie de disparition, dont plus de 100 invertébrés rares. Au cours du siècle dernier, la région a perdu 68 % de la population de Purshie tridentée (Purshia tridentata, Rosaceae) et 33 % de la population d'Armoise tridentée (Artemisia tridentata, Asteraceae) au profit du développement agricole et urbain. Une grande partie du reste des terres est pâturée par le bétail.
Les steppes arbustives peuvent être particulièrement sensible au pâturage du bétail, car les écosystèmes n'ont pas évolué récemment en présence de grands troupeaux de bisons ou d'autres ongulés indigènes. En conséquence, le pâturage peut altérer le couvert arbustif, la composition et la répartition des espèces herbacées ainsi que la disponibilité des sols nus. Les auteurs prévoient donc que les communautés de pollinisateurs seront également affectées.
-Les auteurs ont enquêté sur l'abondance, la richesse et la diversité des plantes à fleurs dans les sites d'arbustes pâturés et non pâturés au cours d'une saison de floraison.
-De plus, ils auraient évalué si les sous-groupes de pollinisateurs étaient affectés différemment par les perturbations du pâturage.
-Également mesuré les effets du pâturage sur la structure de la végétation et la disponibilité des sols nus, caractéristiques de l'habitat connues pour influer sur les populations de pollinisateurs.
-Enfin, examiné si le type d'habitat d'arbustes influençait les communautés de plantes à fleurs et de pollinisateurs, étant donné que les espèces d'arbustes dominantes, ainsi que d'autres espèces de plantes, varient entre elles.
-Concernant les plantes à fleurs, les résultats montrent une tendance à la diminution de l'abondance florale dans les pâturages, mais aucun effet significatif du pâturage sur la richesse ou la diversité. Pour les pollinisateurs, les résultats montrent que l'abondance, la richesse et la diversité totales des pollinisateurs ont augmenté de manière significative avec le temps, mais n'étaient pas affectées par le pâturage du bétail.
-Le pâturage n'a pas non plus affecté l'abondance, la richesse ou la diversité des sous-groupes de pollinisateurs.
-Les communautés de plantes à fleurs n'étaient pas différentes dans les pâturages et zones non pâturées, ni sur la composition de la communauté des pollinisateurs. En revanche, le pâturage par le bétail a affecté la structure générale de la végétation. En effet, le pâturage augmentait la couverture de sol et d'arbustes nus, et diminuait la hauteur maximale de plantes herbacées et de graminées.
La région étudiée (vallée de l'Okanagan) est une région ayant une faible histoire de pâturage, c'est-à-dire que, les écosystèmes n'ont pas évolué sous une forte pression de pâturage. Qui plus est, cette région est soumise à une intensité en pâturage relativement faible. Donc tenant compte de ces paramètres l'abondance et la richesse des écosystèmes ne serait que faiblement, voir pas du tout affectée par le pâturage du bétail étant donné la durée et l'intensité limitées des régimes de pâturages.
La réponse des communautés florales au pâturage est complexe ; il a été démontré qu'ils réagissaient positivement , négativement (Par exemple Xie et al. 2008 ; Yoshihara et al. 2008) et pas du tout (Par exemple Sjodin et al. 2008 ; Batary et al. 2008) au pâturage. Les écosystèmes ayant une longue histoire de pâturage et des plantes à fleurs adaptées aux perturbations réagissent souvent positivement au pâturage, à condition que l'intensité du pâturage soit à un niveau intermédiaire (Par exemple, Vulliamy et al. 2006). En revanche, le bétail a plus de chances de nuire aux écosystèmes qui n’ont pas évolué sous une forte pression de pâturage.