Titre de l'article :

Associations entre polymorphismes des gènes récepteurs d'ocytocine, empathie envers les animaux et associations implicites envers les animaux


Figure :

Figure 1

Exemples d'IAT représentant des tâches d'évaluation possibles

Introduction à l'article :

L’empathie a été suggérée comme un prédicteur puissant et fiable principalement pour les relations interhumaines contribuant à une augmentation des attitudes et comportements positifs. De même, l'empathie a également été corrélé avec les attitudes à l'égard du traitement d'espèces non humaines. En effet des associations ont été découvertes entre l'empathie entre humains, et entre humains et animaux, suggérant que le deux types de mesures d'empathie sont liées.
L'ocytocine est une hormone associée à un large éventail de comportements sociaux. Des polymorphismes mononucléotidiques (SNPs) au sein du gène du récepteur de l'ocytocine (OXTR) ont été décrits comme étant impliqués dans l'empathie humain-humain. Cependant, on sait peu de choses sur les SNPs de l’OXTR et de l'empathie homme-animal. Dans cette article, il a été étudié cinq SNPs de l’OXTR à travers 161 étudiants britanniques. En outre, il a été suggéré que l'OXTR est associé aux comportements affectifs et à l’empathie.

Expériences de l'article :

L'échelle d'empathie animale (AES) a été mesurée à l'aide de 22 items. Les items ont été mesurés sur une échelle de Likert en 6 points allant de «totalement en désaccord» à «totalement en accord» et un score d'échelle moyen a été calculé.

Les associations implicites avec des animaux ont été évaluées à l'aide d'un test d'association implicite (TAI). Ce test est une tâche de synchronisation chronométrée utilisant un logiciel. Au total, 21 mots ont été utilisés pour chaque catégorie d'attributs et 12 images d'animaux. Le score IAT correspond aux associations implicites du participant avec la catégorie cible et les animaux.

L’ADN salivaire de chacun des 161 participants a été extrait puis les SPSs ont été séquencés.

Les données ont été analysées à l'aide d'IBM SPSS Statistics V22.0. La mesure d'empathie et les mesures d'IAT ont été analysées à l'aide de modèles linéaires généraux (GLM) adaptant les SNPs en présence ou en absence de l'allèle mineur, le sexe et la profession.

Résultats de l'article :

Cette étude confirme pour la première fois le rôle du récepteur de l’ocytocine dans la possibilité de l'empathie chez l'homme. Il suggère, pris dans le contexte de la littérature plus large, que le récepteur de l'ocytocine peut fournir un substrat biologique commun pour l'empathie de l'homme et de l'animal.
Les résultats indiquent que les femmes montrent plus d'empathie et ont plus de réactions plus positives envers les animaux que les hommes. De plus, l'empathie envers les animaux était associée à l'absence de l'allèle A mineur sur OXTR SNPrs2254298.
Ces résultats indiquent que les OXTR jouent un rôle non seulement pour les comportements sociaux, mais également pour les interactions homme-animal.

Rigueur de l'article :

Les résultats statistiques sont robustes mais il n'existe pas de test de référence ou_ gold standard_ pour mesurer l'empathie. Une autre approche de la mesure de l'empathie est donc abordée dans cette article.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article apporte une preuve d'une composante génétique partagée par l'homme et l'animal pour l'empathie avec le récepteur de l'ocytocine. Selon le polymorphisme mais aussi l'expérience et le milieu social, celui-ci est plus ou moins exprimé selon les individus.

Ainsi, ce travail de recherche, semble apporter une vision nuancée concernant le déterminisme de l'empathie, à l'interface de la génétique et de l'environnement. Il semble à la fois adopter le point de vue de Decety, 2011 et celui de Cecilia Heyes en 2018 dans la publication "Empathy is not in our genes".

Publiée il y a presque 6 ans par romaind et Université de Montpellier.
Dernière modification il y a presque 6 ans.