Les effets des cycles lunaires sur notre sommeil et le problème du biais de publication.
La croyance populaire que la Lune pourrait avoir une influence sur notre sommeil existait alors même qu'aucune preuve solide ne confirmait cette idée. Cependant, en 2013, Cajochen et al.[1] ont présenté des données fascinantes en faveur d'un effet de la pleine lune sur notre sommeil.
Les auteurs de cette review ont décidé de répéter l'expérience de ce précédant article dans le but de tester la robustesse des résultats annoncés.
Comme les résultats de l'article de Cajochen et al. reposaient sur un faible nombre de participants (33), les auteurs de cette review ont décidé de répéter les mesures sur plus de sujets (3 échantillons de 470, 757 et 870 participants).
Leur résultat est qu'ils ne détectent aucune preuve statistiquement significative de la phase de la Lune sur les paramètres objectifs du sommeil : temps total de sommeil, délai d'endormissement et activité des ondes delta durant les stades 1 à 3 du sommeil.
Les impressionnants effets de la phase de la Lune sur les paramètres objectifs du sommeil rapportés par Cajochen et al. n'ont pas pu être répliqués par les auteurs de cette review sur leurs 3 grands échantillons de participants.
Selon les auteurs, leur puissance statistique est telle que l'on peut rejeter l'hypothèse que la phase de la Lune a un effet sur ces paramètres objectifs de notre sommeil avec un taux de confiance très élevé.
Enfin, les auteurs suggèrent que la significativité des résultats observée par Cajochen et al. vient du fait que leurs participants n'ont pas été répartis en différents groupes indépendamment de leur âge et de leur sexe. De plus, dans un même groupe, l'âge et le sexe des participants est inégalement distribué parmi les phases de la Lune durant lesquelles les mesures sont effectuées. Toutefois, le but premier de l'étude de Cajochen et al. était en fait d'analyser les aspects circadiens et homéostatiques de la régulation sommeil/veille.
Les auteurs estiment qu'il y aurait peut être un biais de publication (tendance à publier des expériences ayant obtenu un résultat positif plus facilement que des expériences ayant obtenu un résultat négatif) sur ce sujet. En effet, ils signalent que 3 études avec des résultats négatifs concernant un effet de la Lune n'ont jamais été publiées comme articles de journaux complets.