Titre de la méta-analyse :

Plus la durée du non-labour est importante, plus la différence de stockage de carbone par rapport aux sols labourés est grande.


Figure :

Fig. 1 : Changements relatifs du stock de carbone lors du passage du labour au non labour selon la profondeur du sol. Lorsque les carrés sont sur la ligne verticale correspond au 0, il n'est pas possible de dire que le non-labour ait une influence sur le stock de carbone. En surface (0-10 cm), le carré est à droite de la ligne du 0 : le stock de carbone a augmenté lors du passage au non labour. Entre 20 et 35 cm de profondeur, c'est le contraire : le non labour a réduit le stock de carbone dans le sol.
Aux autres profondeurs, les résultats ne sont pas significatifs.

Fig. 2 : Relation entre le changement relatif de stock de carbone dans le sol lors du passage au non labour et la durée des expériences (en années). Plus le non-labour est prolongé, plus il est avantageux en terme de séquestration du carbone dans le sol.

Expériences de la méta-analyse :

Les auteurs rassemblent 27 études (rassemblant 237 couples d'expériences labour / non-labour). Différentes profondeurs de sol sont considérées, jusqu'à 80 cm. Ils s’intéressent aussi à la durée des expériences pour vérifier si un non-labour prolongé sur plusieurs années a plus d'impact qu'un non-labour ponctuel sur le stock de carbone du sol.

Résultats de la méta-analyse :

Les résultats montrent que le passage au non labour permet d'augmenter le stock de carbone dans le sol en surface, mais le réduit en profondeur (30 cm). Les auteurs proposent une explication : le labour permet de répartir la matière organique (des résidus de culture notamment) de la surface vers la profondeur. En l'absence de labour, ce 'mélange' a donc moins lieu, ce qui explique une accumulation en surface au détriment de la profondeur. Les dynamiques de circulation des eaux (qui peuvent emmener avec elles du carbone) sont également différentes en fonction des techniques culturales.

De plus, les auteurs montrent que plus la durée de l'expérience augmente (plus le nombre d'années sans labour est important), plus le stock de carbone du sol augmente. Cet effet est de faible importance (ce n'est pas le facteur explicatif principal), mais il est significatif.

Ce que cette méta-analyse apporte au débat :

Cette méta-analyse montre que le non-labour devient de plus en plus avantageux en terme de séquestration du carbone avec le temps. Un sol non labouré depuis plusieurs années stock proportionnellement de plus en plus de carbone que son équivalent avec labour (l'écart se creuse de plus en plus dans la durée).

Publiée il y a plus de 8 ans par F. Giry.
Dernière modification il y a plus de 8 ans.