Titre de l'article :

La sixième extinction de masse de la Terre est elle arrivée ?


Introduction à l'article :

Les extinctions sont des phénomènes normaux mais habituellement compensés par la spéciation.
Il y a cependant actuellement un consensus pour dire que de nombreuses espèces disparaissent. Ce chiffre est sous estimé car beaucoup d'espèces sont peu décrites.
Des suggestions portent sur une sixième crise causée par l'homme, due à ses activités telles que la cooptation des ressources, la fragmentation des habitats, l'introduction d'espèces non natives, les épandages, les pathogènes, les espèces directement tuées, et le changement climatique global.

Il existe cependant plusieurs définitions de ce qu'est une grande extinction et des gradients d'intensité d'extinction.

Cette étude réalise une approche conservative pour tester le sérieux de cette crise d'extinction à venir, en paramétrant une limite haute pour reconnaître une extinction de masse : la perte d'une extrême diversité qui caractérise une Grande Crise, et vraiment inhabituelle.

Expériences de l'article :

1) Combiner les taux d'extinctions et la magnitude des extinctions :

a) Modélisation : Maximisation des extinctions de fond fossiles et minimisation des extinctions de fond actuelle pour rendre les prédictions les plus robustes possibles.
b) Comparaison du taux d’extinctions des 500 dernières années par rapport aux 500 années d'avant (même échelle de temps) et calcul du taux par million d'année.
c) Comparaison uniquement des grandes lignées les mieux connus dans l'actuels et possédant le maximum de fossiles utilisables dans le registre fossile.

2) Tester l'hypothèse de la synergie d’énervements (ou évènements ?) comme cause de grande crise, appliquée à l'actuel.

Résultats de l'article :

1) Les taux d'extinctions actuels sont plus élevés que ceux ayant causé les 5 grandes crises dans les temps géologiques.
La richesse et la régularité considérée comme "normale" aujourd'hui est inférieure aux valeurs pré-anthropiques.

Dans ce contexte, nous pourrions utiliser la réduction des distributions des espèces, autrefois très étendues, comme indicateur des changement de la sélectivité devenant caractéristiques d'une extinction de masse.

2) L'hypothèse de la synergie ne peut pas être contestée dans l'actuel : le changement des conditions atmosphériques, l'augmentation des températures au dessus des périodes inter-glacières typiques, l'augmentation continue du niveau de CO2, la fragmentation des habitats, la pollution, sur-pêche et sur-chasse, les espèces invasives introduites, les pathogènes et l’extension de la biomasse humaine; dont certains vont continuer à augmenter le stress sur les espèces et augmenter les extinctions.

Rigueur de l'article :

Biais dans le registre fossile et biais de le registre des espèces actuelles.

Ce que cet article apporte au débat :

1) La récente perte des espèces est dramatique et sérieuse mais ne peux pas encore être qualifiée d'extinction de masse au sens paléontologiques des cinq grandes crises : Nous avons historiquement perdu seulement quelque pourcents des espèces décrites.
2) De claires indications sur le fait que les espèces caractérisées comme 'CE' vont propulser le monde à un état d'extinction de masse n'ayant été vu que 5 fois en 540 millions d'années. Les pertes additionnelles des espèces classées 'E' et 'VU' pourraient en effet conduire à une sixième crise dans les quelque siècles à venir.

3) Les envenimements actuels correspondent à la "perfect strom" pouvant conduire à une grande crise : des événements multiples, des stress d'intensité élevée et atypiques, incluant un changement climatique rapide et inhabituel, et une élévation du CO2 atmosphérique.

Nécessité d'alléger les pressions qui s'accumulent sur les espèces pour éviter une sixième crises dans les prochains siècles.

Publiée il y a plus de 8 ans par Artémis A..
Dernière modification il y a plus de 8 ans.