Titre de l'article :

Valorisation des services de pollinisation par les insectes avec coût de remplacement


Introduction à l'article :

Dans le cadre de l’ouverture de notre controverse, nous avons choisi d’analyser cet article qui différencie le service commercial porté par les abeilles gérées et le service naturel porté par les pollinisateurs sauvages.
Partant du principe que les insectes non gérés sont les seuls à participer à un service écosystémique (défini ici comme une fonction écosystémique qui bénéficie à la vie humaine) et que les domestiques effectuent seulement un service commercial, les auteurs ont trouvé nécessaire de séparer ces deux valeurs marchandes. Le but est de donner un prix aux services rendus par ces pollinisateurs, dans un but de conservation et non de remplacement effectif comme on pourrait le croire.

Expériences de l'article :

Motivés par le fait que la plupart des études sous-estiment ou surestiment la valeur des pollinisateurs et donc leur coût de remplacement selon la méthode employée, ces auteurs ont utilisé une nouvelle approche. En Afrique du Sud, ils ont calculé la valeur du service rendu par les abeilles gérées en multipliant la proportion de pollinisation attribuée à ces abeilles à la valeur de la production agricole pollinisateurs-dépendante. La valeur du service rendu par les insectes sauvages est alors la différence entre cette précédente valeur et la valeur de production agricole pollinisateurs-dépendante totale.
Malgré son intitulé, cet article ne cherche donc pas à estimer le remplacement des espèces pollinisatrices à proprement parler, mais à mesurer une valeur analogue à celle des services portés par ces espèces.
Ils ont aussi calculé le coût d’une dispersion de pollen ou de pollinisation manuelle en remplacement de ces services.

Résultats de l'article :

Les études précédentes avaient sous-estimés les valeurs des services fournis par les pollinisateurs gérés et non-gérés. Avec les anciens calculs, le service pourvu par les insectes sauvages n’était équivalent qu’à 0.15 fois celui pourvu par les gérés. Dans cette nouvelle étude, la tendance s’inverse : le service pourvu par les sauvages est 1.82 fois supérieur à celui des gérés.
Le service commercial porté par les abeilles domestiques équivaudrait à une valeur de 28 à 123 millions de dollars au Cap occidental, et celui des insectes sauvages à une valeur de 49 à 311 millions de dollars.
Le gouvernement sud-africain devrait conserver les paysages et ressources propices aux insectes sauvages, tout en arrêtant de planter des espèces invasives, certes bénéfiques aux gérées, mais néfastes pour les sauvages.
La dispersion du pollen à large échelle ne donne pas une production agricole potentielle assez élevée, alors que la pollinisation manuelle est assez efficace comme méthode de remplacement.

Rigueur de l'article :

Les 3 auteurs proviennent d’instituts environnementaux, on peut donc supposer que leur calcul est plus vraisemblable que s’il avait été fait exclusivement par des économistes (meilleures compréhension et prise en compte des processus écologiques). Cependant, la présence d’un économiste aurait pu donner des indications sur sa viabilité.
Cette étude a été faite dans la province du Cap occidental, en Afrique du Sud, et ne peut donc être généralisée à un niveau mondial. En effet, comme dit dans l’article, cette province compte un nombre d’insectes pollinisateurs sauvages élevé ce qui pourrait amener à une surestimation de leur valeur si on appliquait ces chiffres à la planète entière.
De plus, donner une valeur à un service revient uniquement à faire une estimation du prix de la perte de ce dernier, variant selon les postulats pris au départ, la zone d’étude, la période d’étude, et l’état du marché.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article est très difficile à comprendre car les méthodes de calculs économiques ne nous sont pas familières. Il faut donc être très prudent sur ce que l’on en ressort, car notre compréhension n’est pas totale.
La principale information est que le service commercial fourni par les insectes gérés est d’une valeur marchande plus faible que celui des insectes sauvages, alors que les anciennes méthodes de calculs indiquaient le contraire. Il y a donc depuis 2008 une revalorisation du bénéfice tiré des pollinisateurs non gérés dans les cultures.

Remarques sur l'article :

L’analyse de cet article s’inscrit dans le cadre de notre ouverture de controverse, portant sur un aspect économique de l’importance des pollinisateurs domestiques ou sauvages.

Publiée il y a plus de 4 ans par C.Gay.
Dernière modification il y a plus de 4 ans.