Titre de l'article :

Mal dormi ? N'accusez pas la Lune !


Introduction à l'article :

L'idée que la Lune aurait une influence sur la qualité de notre sommeil fait partie du folklore populaire. Cependant, ces dernières années, des études basées soit sur de l'électroencéphalographie durant le sommeil, soit sur des évaluations subjectives du sommeil, sont arrivées à des conclusions contradictoires sur cette question. Ces études présentant certains biais et faiblesses, d'autres études sont nécessaires.

Expériences de l'article :

L'objectif de cette étude est de tester l'hypothèse d'un effet significatif des phases de la Lune sur des paramètres subjectifs et objectifs du sommeil dans une large population.
2 125 individus (51,2% de femmes, âge moyen=58,8±11,2 ans) ont participé à cette étude. La qualité subjective du sommeil a été obtenue par auto-évaluation des sujets. L'analyse spectrale électroencéphalographique a été réalisée sur 759 sujets dépourvus de troubles du sommeil. Enfin, un dosage du cortisol salivaire ( marqueur biologique de la réponse au stress ) a été effectué au réveil, 30 minutes après, puis à 11h et à 20h.

Résultats de l'article :

La conclusion générale est qu'il n'existe aucune preuve d'un effet significatif des phases de la Lune sur le sommeil de ce grand échantillon !

Dans le détail, les phases de la Lune n'ont pas d'influence sur la qualité subjective de sommeil. Quand à la qualité objective, aucune différence significative n'existe entre les trois "classes lunaires" (Lune croissante/décroissante, pleine Lune et nouvelle Lune) pour ce qui est du temps de sommeil total, temps d'endormissement, temps pour atteindre un sommeil paradoxal, durées et pourcentages des différents stades du sommeil et nombre de changement de stades.
Concernant l'électroencéphalogramme, il n'y a pas de différence concernant les bandes de fréquences entre les trois "classes lunaires" et en particulier, pas de différence pour les activités absolues et relatives des ondes delta durant les trois premiers stades du sommeil.
Enfin, il n'y a pas d'association entre les phases de la Lune et les niveaux de cortisol salivaire.

Rigueur de l'article :

Les mesures des paramètres du sommeil ont été effectuées une seule fois durant une nuit des participants. Les auteurs admettent, que pour un même participant, il est préférable d'enregistrer des nuits à chaque phase de la Lune, et ce, plusieurs fois. Cependant, cela semble difficile à mettre en place d'un point de vue pratique.
De plus, les dosages de cortisol salivaire ont souvent été effectués plusieurs mois avant ou après l'enregistrement de la nuit du participant.

Ce que cet article apporte au débat :

Il s'agit de la plus large étude menée sur la question de l'influence des cycles de la Lune sur les paramètres objectifs et subjectifs du sommeil. La conclusion de celle-ci est l'absence d'influence sur ces paramètres et sur les niveaux de cortisol salivaire diurne.
Néanmoins, en excluant les individus avec des troubles du sommeil significatifs, les auteurs observent une tendance vers un temps total de sommeil plus court durant la pleine Lune ainsi que moins de temps passé en stade 2 du sommeil.

Remarques sur l'article :

La plus grande force de cette étude est que plus de 2 000 personnes y ont participé. De plus, leur sommeil a été analysé chez eux et non dans un environnement clinique et les facteurs âge et sexe ont été distribués uniformément pour chaque phase lunaire.

Publiée il y a plus de 8 ans par A. Mary.
Dernière modification il y a plus de 8 ans.