Titre de l'article :

Le service de pollinisation apporté par les abeilles dans des champs de citrouilles supplémentés ou non par Apis mellifera et Bombus impatiens


Introduction à l'article :

La citrouille, Cucurbita pepo, est une plante monoïque de la famille des Cucurbitaceae qui nécessite une pollinisation croisée. Les insectes pollinisateurs sont donc primordiaux dans ses systèmes de culture et les agriculteurs supplémentent leurs champs avec des ruches d'Apis mellifera. Mais, de nos jours, les demandes de supplémentation augmentent tandis que la quantité d'abeilles domestiques diminue. Une solution à cette pénurie serait de supplémenter les champs de citrouille avec Bombus impatiens, un pollinisateur efficace et plus résistant que l'abeille domestique. Dans de précédentes études, B. impatiens s'est révélé être un bon pollinisateur des myrtilles et framboises en augmentant le rendement des champs qu'il supplémentait.
Ici, on regarde si la supplémentation par l'un des deux pollinisateurs influe sur la fréquence de visite des fleurs ainsi que le nombre de fruits qu'elles produisent. Puis on cherche les facteurs influant le plus sur le rendement des champs de citrouilles.

Expériences de l'article :

Dans 23 champs de citrouille une année puis 19 la suivante (état de New-York) on applique trois modalités différentes : supplémentation par B. impatiens, supplémentation par A. mellifera ou non supplémenté. En juin, quand les plantes fleurissent, on place les ruches dans les champs étudiés (B. impatiens: 5 ruches/ha ; A. mellifera: 1 ruche/ha). Tous les champs étaient séparés de 1 km (distance sensée empêcher la visite des pollinisateurs venant d'autres ruches que celles du champ).
On échantillonne à la vue : le nombre de visite de chaque fleur, le type de pollinisateur et le nombre total de fleurs au sein d'un transect. Trois transects sont observés pour chaque champ.
On calcule ensuite la fréquence moyenne de visite de chaque espèce d'abeille, la masse moyenne des citrouilles produites par des plantes sélectionnées au préalable (30 max par champ) ainsi que le nombre moyen de graine viables produites par d'autres citrouilles, sélectionnées au hasard (6 par champ).

Résultats de l'article :

On observe trois pollinisateurs dominants : Peponapis pruinosa, A. mellifera et B. impatiens. Mais P. pruinosa , bien que spécialiste des Cucurbitaceae, ne joue pas de rôle important dans le rendement des champs cultivés de citrouille.
Il n’y a pas de différence de rendement entre champs supplémenté et champs non supplémenté. Donc supplémenté un champ de citrouille avec des pollinisateurs issus du commerce n’augmente pas la fréquence de visite de chaque fleur. En effet, les pollinisateurs déjà présents (B. impatiens sauvage, A. mellifera sauvage ou commercial) jouaient déjà un rôle important dans le système de culture.
Sur l'année la plus chaude B. impatiens visite plus fréquemment les fleurs et participe le plus au rendement alors que l’autre année, on observe les mêmes résultats mais avec A. mellifera. Les deux pollinisateurs sont efficaces pour les champs de citrouille. Mais B. impatiens semble plus efficace à des températures plus élevées, contrairement à un autre article analysé [1].

Rigueur de l'article :

On a des champs de 0.5 à 13 ha avec certains qui ne sont pas destinés à la production commerciale. On a des producteurs différents aussi. On a des variétés de citrouilles différentes mais dans tous les champs il y en a une en commun : celle apportée par les expérimentateurs. Certains champs sont déjà supplémenté par A. mellifera
La distance de 1 km entre les parcelles étudiées n'est clairement pas assez sachant que chez A. mellifera certains individus peuvent se déplacer jusqu'à 6 km de leur ruche. Les champs non supplémentés ne le seraient alors pas vraiment. De plus, les champs de citrouilles semblaient déjà saturé en pollinisateurs.

Ce que cet article apporte au débat :

On voit l'effet qu'apporte une supplémentation par B. impatiens, un pollinisateur un peu plus solide qu'A. mellifera et qui pourrait rendre un service de pollinisation tout aussi important.

Publiée il y a plus de 4 ans par C. Moulin.
Dernière modification il y a plus de 4 ans.