Titre de l'article :

Un oiseau japonnais et des arbres d’Hawaï : une relation mutualiste?


Introduction à l'article :

Les extinctions d’espèces conduisent souvent à une perte de mutualisme entre les espèces, cela est surtout vrai dans les îles avec un fort isolement. De nouveaux mutualismes sont identifiés entre des espèces non natives et des espèces natives. Ce type de mutualisme peut conduire à booster les espèces non natives et conduire à des invasions biologiques, mais peut également contribuer à augmenter la fitness des espèces natives.

Expériences de l'article :

A Hawaï, depuis l'arrivée de l’homme y a une perte de 71% des oiseaux de l’île. Cette perte a un impact sur les plantes en relation directe avec les oiseaux. Dans cette étude trois espèces d’arbres du genre Clermontia sont étudiées, car toutes sont adaptées à la pollinisation via les oiseaux. Le but ici est de voir si des espèces non natives d’oiseau de l’île peuvent effectuer la pollinisation de ces arbres et effectuer la dispersion des graines. L’oiseau le plus commun à Hawaï est “Japanese White-eye Z. japonicus” introduit du Japon en 1929. On ne sait pas s’il peut agir comme un pollinisateur et comme dispersseur pour ces espèces du genre Clermontia.

Résultats de l'article :

Après expérimentation, on observe que l’oiseau japonnais a le plus grand nombre de visites sur certaines espèces de Clermontia (C. parviflora and C. montisloa). Il est le principale pollinisateur de ces deux espèces, notamment dû au nombre important de visites de ces espèces. Les espèces natives transfèrent toujours du pollen mais en plus faible proportion. Cependant, la troisième espèce du genre_ Clermontia, Clermontia hawaiiensis,_ n’est pas pollinisée par l’oiseau exotique. Il s’agit d’une incompatibilité morphologique. Les deux premières plantes ne sont pas en danger selon l’IUCN tandis que la troisième est en vulnérable. D’autres études ont montré que cet oiseau peut avoir des conséquences négatives : par exemple, il peut rentrer en compétition avec d’autres espèces natives. Ici l’oiseau est un substitut imparfait, car il ne remplit pas toutes les fonctions des anciens pollinisateurs

Ce que cet article apporte au débat :

L’étude montre que le remplacement d’un pollinisateur par un autre est possible mais souvent imparfait et que l’introduction d’espèce non native comme substitut est souvent plus complexe que le simple fait de trouver une espèce potentiellement adéquate. En effet, cette complexité est due au fait que le mutualisme est le résultat d’une longue histoire évolutive dont il est difficilement remplaçable.

Publiée il y a presque 9 ans par S. Marion.
Dernière modification il y a presque 9 ans.