Titre de l'article :

Impacts de la pêche des espèces de bas niveau trophique sur les écosystèmes marins


Introduction à l'article :

Les humains pêchent à tous les niveaux des réseaux trophiques marins, et les débarquements d'espèces de bas niveau trophique sont en augmentation proportionnellement aux prises mondiales. Les poissons fourragers représentent plus de 25 % des débarquements mondiaux de poissons, dont la plupart sont désormais utilisés pour la production de farine de poisson comme aliment pour les industries de l'élevage et l'aquaculture plutôt que d'être consommés directement. L'objectif de cette étude est de déterminer les impacts sur les écosystèmes de la pêche de ces espèces de bas niveau trophique.

Expériences de l'article :

Les auteurs ont utilisé différents modèles pour explorer les réponses des écosystèmes (Ecopath with Ecosim, OSMOSE et Atlantis). Ils ont sélectionné jusqu'à 5 espèces de bas niveau trophique exploitées et les ont soumis une par une à une série de pressions de pêche.

Résultats de l'article :

Les auteurs ont constaté que l'exploitation des espèces de bas niveau trophique avait des répercussions étendues sur tous les écosystèmes exploités. Les impacts sur les autres compartiments de l'écosystème sont à la fois positifs et négatifs, allant jusqu'à des impacts très graves pour certains groupes (>60 % de changement dans la biomasse) même à des niveaux de d'exploitation relativement faibles. Les impacts négatifs (réduction de l'abondance) prédominent pour les mammifères marins et les oiseaux de mer.
Les auteurs concluent que des taux d'exploitation plus faibles sont nécessaires pour les espèces de fourrage.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article démontre que la surexploitation des poissons de bas niveau trophique entraîne des conséquences délétères pour les niveaux trophiques supérieurs et qu'une grande part de cette exploitation est due à la pêche minotière à des fins de production de farines de poisson pour l'aquaculture. On peut donc faire un lien entre les deux.

Remarques sur l'article :

L'article démontre que des taux d'exploitation plus faibles sont nécessaires pour les espèces de fourrage, sans pour autant inciter à réduire la proportion de poissons de fourrage destinés à la production d'huile et farine de poissons, ce qui paraît pourtant une des solutions majeures, ces poissons étant comestibles directement pour l'homme et la transformations en farine induit une perte de rendement. Cet aspect me surprend.

Publiée il y a environ 4 ans par C. Fosse et C. Lecq.
Dernière modification il y a presque 4 ans.