Titre de l'article :

Eau et urbanisme à Lyon : le projet de renaturation du Ruisseau des Planches


Introduction à l'article :

En 1991, Lyon adopte le « Plan Bleu ». Cette ville se base sur ses fleuves pour l’expansion urbaine en particulier avec des quartiers fluviaux. Un atelier universitaire a été mis en place pour étudier un projet de renaturation du Ruisseau des Planches. Il est conduit en partenariat avec le Grand Lyon et la Zone Atelier du Bassin du Rhône. L’objectif est de conduire un projet d’aménagement en conciliant les différentes sciences (sociales et dites « plus dures » comme la résilience, la renaturation…). A la suite d’une douzaine d’entretiens avec les différents acteurs, les étudiants ont pu actualiser les informations sur l’évolution du marché et les chantiers en cours.
Dans cet article, les auteurs reviennent sur le concept de renaturation puis étudient les limites du « Plan Bleu ». Cet article montre que la renaturation des petites rivières urbaines peut être une source de renouvellement urbain.

Expériences de l'article :

Dans cet article, il n’y a pas d’expérience à proprement parlé. Cependant, des constats d’expériences passés peuvent être mis en avant.
Les aménagements réalisés comme l’enfouissement des petites rivières urbaines à des fins sanitaires ou le remblaiement pour lutter contre les inondations ne sont pas remis en cause dans ce projet.
Le caractère artificiel des fleuves a donc été accentué par l’activité anthropique (extension des terrains constructibles ; production hydroélectrique ; navigation ; mesures de protection structurelles contre les crues…)
Durant la seconde moitié du XIXème siècle, des travaux de dérivation et d’enfouissement ont eu lieu pour diminuer le débit du cours d’eau.

Résultats de l'article :

Dans le but d’atteindre un bon état écologique, l’effacement ou l’aménagement des ouvrages (seuils, digues…) est nécessaire. Le « Plan Bleu » a permis des réalisations concrètes (pistes cyclables, embarcadères…) et des partenariats locaux.
En 2008, le projet d’aménagement des bas-ports de la rive gauche du Rhône est à l’origine du retour des habitants sur les quais. Alors qu’il était auparavant délaissé, il est aujourd’hui un lieu attractif.
Il y a eu peu d’aménagement global, en revanche il y a eu plus d’aménagements locaux et ponctuels sur ces petites rivières comme la recalibration des cours d’eau (Les Vosges), les réouvertures de lits limitées (Le Thou) ou la réduction des risques d’inondation avec des retenues sèches (Le Ravin).
L’Yzeron fait exception avec un budget conséquent consacré à la restauration partielle de la rivière dans le but de limiter les risques d’inondation (à cause des crues de 2003).
Le Ruisseau des Planches permettra un renouvellement urbain grâce à sa renaturation.

Rigueur de l'article :

Cet article a été publié dans OpenEdition Journal. Il ne semble y avoir aucun conflit d'intérêt.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article, en s’aidant de la littérature, résume les 4 niveaux d’action lors de la restauration des cours d’eau (diversification, compromis, recréation, renaturation dans l’ordre qui contraint plus ou moins pour le cours d’eau). Il met en garde contre des réalisations pouvant se révéler écologiquement contre-productives. Il semble donc nécessaire d’avoir des critères environnementaux, économiques et sociaux pour évaluer un cours d’eau.
Les auteurs mettent en avant que la production de la ville compacte n'est pas incompatible avec la renaturation des rivières urbains. Il faut remodeler les terrains en « paliers » dans la même logique d’aménagement pensée aux Ardoines (Brun et Adisson, 2011) pour prendre en compte les zones avec des inondations fréquentes (palier bas : végétation) à des zones avec des inondations rares (palier intermédiaire : piste cyclable) puis une zone hors d’eau (palier haut : bâtiments).
Dans le cas de l’Yzeron le risque d’inondation fut un des moteurs à sa renaturation.

Publiée il y a environ 4 ans par A. Hoste et M. Lefevre.
Dernière modification il y a environ 4 ans.