Titre de l'article :

L'effet d'un insecticide néonicotinoïde et d'un fongicide sur la réactivité au sucre et le comportement d'orientation d'Apis mellifera dans des conditions semi-champ


Introduction à l'article :

Les abeilles et pollinisateurs jouent un rôle primordial dans les services écosystémiques. Des études récentes suggèrent que les insecticides néonicotinoides (NNI) jouent un rôle clé dans le déclin des populations d'abeilles en impactant le succès de la recherche de nourriture ainsi que les capacités de repérage des abeilles.
Le Thiametoxame (THX) est largement utilisé pour lutter contre les ravageurs tels que les coléoptères ou encore les pucerons. Cependant, cette application peut avoir des effets sur les colonies exposées à ces produits et peuvent contaminer les eaux de surface, ce qui impact les opérations d'apiculture.Peu d'études sur ces conséquences ont été effectuées sur le terrain, ce qui rend difficile l'évaluation du risque des NNI sur les insectes non cibles. Cette étude a donc pour but de tester le comportement d'orientation et de réactivité des abeilles au saccharose, deux semaine après l'application de THX, en conditions semi champ.

Expériences de l'article :

Dans cette étude, les auteurs ont testé l'effet de THX et du fongicide Carbendazol (CAR) utilisés dans les champs. Nous allons uniquement nous intéresser aux effets du THX. 3 colonies d'abeilles apis mellifère ligustica ont été introduites dans 3 serres(afin de tester les effets de THX, THX + CAR , Eau témoin négatif )pendant la saison de floraison de colza, 3 jours avant utilisation des produits chimiques. Elles ont ensuite été déplacées lors du traitement pour être réintroduites le lendemain. Les abeilles ont ensuite été collectées 1,3,5,8,11 et 14 jours après la pulvérisation afin de tester leur orientation et leur réactivité au saccharose.L'orientation a été testée dans un labyrinthe enY sur des butineurs avec un bras fleur et un bras de condition de test. La réactivité au saccharose de 30 butineurs a ensuite été évaluée à leur retour aux colonies en testant PER (Proboscic Extension Response) suite à une stimulation à l'eau et des solutions de saccharose à différentes concentrations.

Résultats de l'article :

Concernant l'orientation, les abeilles exposées au THX (1,3,et 5 jour post exposition) n'ont pas réussi à distinguer entre les deux bras pour le premier choix mais finissent toujours par choisir le bras fleur. Les abeilles collectées à partir de 8 jours post exposition choisissent toujours en priorité le bras fleur et y restent plus longtemps. Les abeilles ayant consommé du THX présentent donc de mauvais signes d'orientation illustrés par un mauvais premier choix, mais elles semblent s'en remettent à partir du 8ème.
Pour ce qui est de la réactivité au saccharose, la PER a été réduite de moitié entre les témoins négatifs et les abeilles exposées aux produits chimiques. Les auteurs ont noté des effets similaires pour les abeilles récoltées à 3 et 5 jours , cependant, celles-ci se sont progressivement rétablies au bout du 8ème jour. A partir du 11ème jour, les abeilles présentaient toutes le même comportement quelque soit la condition de traitement.

Rigueur de l'article :

Nous ne pouvons pas conclure avec certitude que les résultats obtenus à partir du 8ème jour sont bien dus à un rétablissement des abeilles. En effet, une averse du 7eme jour pourrait avoir emporté des résidus des produits chimiques. Le retour à un comportement "normal" ne serait donc pas du à un rétablissement total des abeilles mais plutôt à une plus faible exposition aux produits chimiques.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article confirme des résultats précédemment publiés et selon lesquels les produits chimiques inodores ne pouvant pas être détectés par les abeilles affectaient bien leur motricité et leur comportement d'orientation.
La conclusion que nous pouvons tirer est que les abeilles ne peuvent pas distinguer les fleurs contaminées par les NNI des fleurs non traitées ce qui affecte leur comportement. Les conditions semi-terrain ont permis de rapprocher ces résultats aux expériences de laboratoire qui prouvent que ces produits induisent bien des troubles du comportement chez les abeilles, et donc éventuellement d'autres pollinisateurs et insectes non cibles.

Remarques sur l'article :

Nous n'avons pas réussis à rajouter des figures utiles pour la visualisation des résultats à cause du format et de la résolution de des figures publiées dans cet article.

Publiée il y a plus de 3 ans par Noun MAGDY et T. Prévitali.
Dernière modification il y a plus de 3 ans.