Existence d’un rétro-contrôle positif entre l’introduction d’espèces marines non natives et l'ostréiculture en Europe.
Cet article met en évidence l’existence d’un rétro-contrôle positif entre l’introduction d’espèces marines non natives et l'ostréiculture en Europe. Tout d’abord, l’importation massive d’espèces non natives a pour objectif de palier aux problèmes des épidémies de maladies des espèces natives survenues depuis les années 1960-1970. Cependant, cette importation massive d’espèces non natives semble favoriser la présence des organismes « auto-stoppeurs » qui peuvent potentiellement être les vecteurs d’organismes pathogènes. De ce fait, pour mieux comprendre l’origine de l’émergence de ces épidémies, les chercheurs ont étudié le trafic marin entre le Nord Ouest du Pacifique et l’Europe. Ils ont pris en considération les conditions géographiques ainsi que les conditions de conservation durant l’expédition (par bateaux). Il apparaît nettement que ces épidémies touchent fortement le domaine ostréicole.
Cette étude se focalise donc sur les espèces parasites ou symbiotiques des huîtres (qui sont des organismes filtreurs). Le travail des chercheurs a pour objectif d’identifier les acteurs causant les maladies et ils semblent supposer que les premières importations d’huîtres non natives seraient responsables de ces épidémies. De plus, ils mettent en avant la notion de décalage temporel entre l’introduction et l’observation des épidémies, ce qui expliquerait la difficulté de l’identification des agents responsables de ces maladies ainsi que leurs vecteurs.
En conclusion de leur travail, ils suggèrent que des pratiques d’aquacultures mono-spécifiques pourraient maintenir la diversité génétique et donc conférer une certaine protection aux huîtres face à ces agents pathogènes.
Au niveau de la législation, l’émergence de ces maladies a entraîné un renforcement des contrôles au niveau des importations et la mise en place de mesures de sensibilisation concernant les producteurs conchylicoles. Cette étude met aussi en évidence les risques potentiels sur les autres espèces marines natives tels que les mollusques.
L'article est très riche en références et très descriptifs afin de prendre en compte le problème dans sa globalité.
Cette étude montre qu’en introduisant une espèce non native à la place d’une espèce native pour palier à un problème d’émergence d’une maladie, entraîne l’apparition de nouvelles émergences de maladies affectant les espèces non natives et natives. Ces nouvelles émergences de maladies seraient causées par des agents pathogènes véhiculés par des organismes « auto-stoppeurs » lors de l’importation. Cet article indique qu’une introduction d’espèces non natives qui répond à un problème conduit à l’apparition d’autres problèmes, il semblerait que ce soit un cercle vicieux.