Titre de l'article :

Une souche de Wolbachia wMel introduite dans Aedus albopictus inhibe le virus de Chikungunya sans nuire le fitness de son hôte


Introduction à l'article :

Le Chikungunya est une maladie infectieuse tropicale, due à un arbovirus (noté CHIKV). Ce virus est devenu pathogène émergent dans de nombreuses régions de la planète grâce à son vecteur invasif, Aedes albopictus qui héberge des souches de Wolbachia (wAlbA/B). Cette bactérie au mode de vie intracellulaire est l’un des symbiotes les plus répandus du monde animal. Les bactéries Wolbachia augmentent leur prévalence dans les populations en manipulant le système de reproduction de leur hôte. Les insectes sont également couramment infectés par des virus, et, compte tenu de leur localisation intracellulaire commune, il est possible que Wolbachia puisse influencer le résultat de l'infection virale chez un hôte insecte (Hedges et al. 2008). Il a été trouvé une souche de Wolbachia wMel chez Drosophilia capable de jouer un rôle d'inhibiteur viral. L'objectif de cet article est de voir si l’introduction de la souche wMel dans Ae. albopictus pourrait induire cette même action action antivirale.

Expériences de l'article :

3 catégories de moustiques Ae. albopictus ont été fabriquées:

  • des moustiques infectés par la souche wMel : Uju.wMel
  • des moustiques infectés par la souche wAlbA/B : Uju.wt
  • des moustiques non infectés par Wolbachia : UjuT Les femelles de ces insectes sont par la suite infectées par le virus CHIKV par ingestion La transmission du virus a été quantifiée chez les moustiques en analysant leur salive : Récupération de la salive par stresse -> Hybridation avec sonde pour détecter la présence de virus -> observation sur microscope à fluorescence.
Résultats de l'article :

wAlbA/B ne sont pas capable de bloquer la réplication du virus, mais permet de maintenir la réplication du virus (mousson et al 2010).
wMel bloque la transmission du virus (pas de virus dans la salive des moustiques contaminés par wMel)

Rigueur de l'article :

Pas d'étude sur la présence du virus dans d'autres organes comme l'estomac ou les gonades. Pas de références sur l'immunité de Ae. albopictus vis à vis du virus. Cette étude n'a pas tenu compte des éventuelles interactions entres des moustiques contaminés avec d'autres espèces de Wolbachia qui pourrait.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article montre la possibilité d'utilisé une bactérie endosymbiote comme agente de lutte biologique contre le virus de Chikungunya. Cet article appuie l'opinion que l'utilisation de la lutte biologique permettrait de diminuer et même de remplacer l'utilisation des pesticides de manière efficace.

Publiée il y a plus de 8 ans par M. Badji.
Dernière modification il y a plus de 8 ans.