Étude longitudinale du sommeil et de la phase lunaire
La sagesse populaire associe la pleine lune à l’insomnie et à la folie. De nos jours, de nombreuses personnes, y compris des professionnels de la santé, croient que la pleine lune modifie les comportements humains. Dans cette étude, les auteurs cherchent des relations entre durée du sommeil et cycle lunaire en ré-analysant des données qui étaient initialement collectées pour étudier l’impact des antennes-relais sur le sommeil.
Il a été demandé à 31 adultes Suisses de remplir chaque jour un journal du sommeil pendant 6 semaines, dans lequel ils devaient :
Les personnes dormaient 19 minutes de plus lors de la pleine lune, comparé à la nouvelle lune. Les hommes dormaient en moyenne plus que les femmes, et les personnes âgées dormaient moins que les sujets jeunes Le sommeil des femmes était plus affecté par la phase lunaire que celui des hommes. Les personnes étaient plus fatiguées lors de la pleine lune. La durée d’endormissement, les réveils nocturnes, l’humeur, le stress et le bien-être physique des sujets n’était pas influencé par la pleine lune.
Les auteurs ont construit un modèle dans lequel la phase de la lune est modélisée par une sinusoïdale, et qui prend également en compte le sexe de la personne étudiée, son âge et le jour de la semaine. Ce modèle permet d’expliquer 45% de la variance concernant la durée du sommeil.
Un point fort de l’article est le fait que les mêmes individus soient suivis durant toute l’étude.
Cependant, le nombre de volontaires est faible (31 personnes), bien que le nombre de nuits étudiées pour chacun d’eux soit élevée.
La méthode pour déterminer la durée du sommeil, qui se base sur l’estimation par les volontaires du temps nécessaire à l’endormissement, est très peu rigoureuse.
Les volontaires dorment chez eux et pas dans un environnement contrôlé de type laboratoire du sommeil. De plus, certaines personnes utilisent un réveil en semaine, ce qui explique probablement la variabilité entre les jours de la semaine et risque de biaiser les résultats. Faire dormir les volontaires ad libitum pendant l’étude aurait pu permettre de s’affranchir de cela.