Histoire de la sexualité, vol. 1, La volonté de savoir
Le livre entreprend une archéologie à la façon de Foucault de la question de la sexualité, en s'attachant essentiellement à la définition progressive de la sexualité par les discours (principalement scientifiques) et aux effets de cette définition sur la vie des gens.
Le principal résultat du livre est de montrer la façon dont il n'y a pas de "découverte" de la sexualité par sa révélation, il n'y a pas, en d'autres termes, quelque chose qui serait "la sexualité" et qui serait "caché" jusqu'à ce que cela se "libère", mais que cette "libération" fait partie de la constitution de la sexualité. Par exemple, l'homosexualité n'est pas "découverte" mais en quelque sorte "conçue" sur le temps long par des discours cliniques, descriptifs, qui essaient de comprendre des comportements qui changent complètement de sens, sur le temps long, de leur fait. Ce que montre Foucault, c'est aussi que les formes "normales" et "anormales" de sexualité se définissent l'une face à l'autre de la sorte.
Ce que nous appelons "la monogamie" peut être regardé à travers cet oeil comme le résultat localisé de discours, de normes, qui se construisent à mesure qu'on essait de se comprendre. L'avantage second du livre (qui sort de ce qu'analyse l'auteur, qui est le silence autour de la chambre à coucher matrimoniale) est que sa réflexion peut être élargie à l'interrogation, là encore, clinique et investigative, sur la polygamie (en généralisant le propos du livre, on pourrait donc s'interroger sur ce rapport aux dites "sociétés polygames", peut-être en allant chercher Edward Saïd, qui s'est intéressé à l'orientalisme, justement).