Analyse de la référence La biologie de l'homosexualité

Titre du Livre :

La biologie de l'homosexualité.


Figure :

Implication de la testostérone sur les rats.
Hypothèse sur l'implication de la testostérone chez l'humain (non certifié pour cause éthique)
Source : Livre La biologie de l'homosexualité.

Introduction au livre :

Selon l'auteur, l’homosexualité est un déterminisme biologique découlant d'influences prénatales. L'orientation sexuelle serait donc déterminée avant la naissance. Il contredit ainsi les théories freudiennes qui postulent que l'orientation sexuelle serait chevillée à la petite enfance, aux apprentissages et aux interactions du jeune enfant avec ses parents. Ainsi, l'auteur démontre un lien hormonal (principalement), génétique et peut-être immunologique à cette orientation sexuelle.

Résumé et résultats du livre :

Tout d'abord, il met en garde sur la différence entre l'homosexualité et l'activité homosexuelle.
En effet, quand il n'y a pas de partenaire avec un sexe différent, l'individu aura des activités homosexuelles mais ne sera pas homosexuel (cas du milieu carcéral). De même, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les adolescents ont des activités homosexuelles mais à l'âge adulte on retrouve un pourcentage d'homosexuels similaire aux autres populations.

Par la suite, il montre l'importance hormonale.
Le taux de testostérone prénatal influence la taille des os qui est plus importante chez des individus homosexuels. Des études sur des rats ont pu montrer un changement de comportement des animaux après traitement avec de la testostérone durant la période embryonnaire. Les rates sont alors davantage attirées vers les rates (comportement de "monte"). Les rats se comportent eux comme des femelles s'ils ont été castrés juste après la naissance et auront une réceptivité de type femelle en réponse à l'œstradiol. Ces comportements sont irréversibles sauf si on lyse le noyau sexuellement dimorphique (INAH3) (A difference in hypothalamic structure between heterosexual and homosexual men.), dont le volume est plus important chez le mâle que chez la femelle et qui est impliqué dans le contrôle du comportement sexuel mâle. Il semblerait que la taille du noyau sexuellement dimorphique dans l'aire préoptique dépendrait des hormones.
Il semblerait également que la morphologie des doigts soit révélatrice du contexte hormonal prénatal. Chez les femmes hétérosexuelles, certains doigts ont à peu près la même longueur, ce qui n'est pas le cas chez l'homme et chez les femmes homosexuelles. Sachant que la taille des doigts dépend du taux de testostérone durant la vie embryonnaire, cela rattache l'origine de l'homosexualité à la période prénatale.
Par ailleurs, les jeunes filles qui naissent avec une hyperplasie congénitale des glandes surrénales (pathologie du système hormonal) produisent des androgènes au lieu de cortisol permettant la formation d'un sexe masculinisé. Après modification chirurgicale et injection d’hormones (cortisol) on trouve à l'âge adulte une proportion de lesbiennes de 30 à 40% selon les études (quatre fois plus élevée que la normale). Cela peut être expliqué par l'environnement hormonal masculinisant ainsi que par les corrections chirurgicales qui n' apporteraient pas une sexualité satisfaisante avec les hommes.
Ainsi ce serait bien l'environnement prénatal et donc hormonal qui influencerait l'orientation sexuelle.

Il témoigne également d'une implication génétique .
Il semblerait y avoir une implication génétique (pas forcement un seul gène) dans l'orientation sexuelle car il a été montré qu'au sein d'une paire de vrais jumeaux, la probabilité que l'un soit homosexuel est de 68% si l'autre l'est, mais elle tombe à 16% chez des faux jumeaux.
Suite à des analyses généalogiques, l'homosexualité masculine aurait tendance à se transmettre par la mère. Une région chromosomique baptisée Xq28 (1993) sur le chromosome X a été mise en évidence.
Par ailleurs, l'équipe du Pr .Ray Blanchard (Quantitative and theoretical analyses of the relation between older brothers and homosexuality in men) a montré « l'effet des frères plus âgés ». Une analyse de 14 études indépendantes (de 10 000 sujets) montre que la probabilité d'un individu masculin d'être homosexuel augmente de 33% par frère plus âgé. Les derniers garçons d'une fratrie, auront plus de chance de manifester une préférence homosexuelle. L'environnement n'aurait aucun rapport mais ce serait le nombre de frère conçu par la même mère qui serait important.
Dans cette idée, il serait alors possible qu'il y ait une réaction de type immunologique . La mère qui percevrait alors l'embryon masculin comme un corps étranger s'immuniserait contre les antigènes masculins ce qui affecterait le développement de régions cérébrales impliquées dans le déterminisme de l'orientation sexuelle (poids du cerveau plus faible).

Rigueur du livre :

Rassemble de nombreuses études mais toutes les idées ne sont pas exploitées au maximum et certaines ne sont pas vraiment critiquées (caractère lié à la longueur des doigts).
L'auteur rassemble de nombreux exemples pour défendre sa théorie sur l'implication hormonale.

Ce que ce livre apporte au débat :

Il synthétise de nombreuses idées retrouvées chez Mr. Levay, Mr. Blanchard.
Il défend clairement l'implication hormonale dans l'orientation sexuelle.
Il analyse les critiques et donne ses opinions en restant objectif.

Publiée il y a environ 8 ans par P. Nogaret et collaborateurs..
Dernière modification il y a plus de 5 ans.