La présence ou non de quotas est neutre pour l'état des stocks de poissons, tout dépend de la façon dont le système est construit (il y a "quotas" et "quotas").
Cet article est interessant car il sort du cadre purement statistique et caractérise les systèmes de quotas selon leurs modèles de gestion pour établir une quadruple comparaison :
*voir la définition des quotas sécurisés dans la référence concernant les caractéristiques des systèmes de quotas
Les (nombreux !) auteurs utilisent des séries temporelles longues de pêcheries avec (84 pêcheries) et sans (140) systèmes de quotas pour vérifier si l´implémentation de ce mode de gestion a des impacts mesurables sur les prises et les stocks.
Une distinction est aussi opérée pour définir si l´accès aux quotas est sécurisé ou non (fiabilité du système pour les acteurs économiques).
Les analyses sont réalisées par région pour limiter les biais liés aux contextes locaux particuliers.
Les résultats montrent que les quotas permettent de réduire les variations des stocks, mais pas forcément d'augmenter le nombre de poissons par population. Cette conclusion n´est cependant vraie que pour les systèmes sécurisés.
Les résultats montrent également que si l´évolution des prises varient selon les régions (avec les quotas), ces dernières ne jouent pas tellement sur l'état des stocks. Ce résultat est important puisque il suggère qu'il serait possible d´analyser d'autres articles spécifiques à une localité et d´en tirer des conclusions valables en général (on peut parler de transfert d'échelle).
L´article montre bien qu'au delà du principe des quotas, c'est surtout la façon dont le système est pensé et géré qui influence le devenir des stocks de poissons. Il y a "quotas" et "quotas" !
Les auteurs soulignent que les nombreuses incitations économiques et sociales qui encourageaient la surpêche avant la mise en place des quotas sont toujours présentes après. C´est sans doute la raison pour laquelle les quotas ne permettent pas aux stocks de se reconstruire durablement.