Un constat scientifique de l'Endocrine Society sur les perturbateurs endocriniens
La review fait suite à une première version parue en 2009. L'objectif de la review est de se concentrer sur les domaines pour lesquels les preuves sont les plus solides (chez l'humain et les autres animaux) : obésité et diabète, reproduction chez la femme, reproduction chez l'homme, cancer dépendant des hormones chez la femme, prostate, thyroïde et systèmes neuro-développementaux et neuro-endocriniens.
Obésité et diabète
Les modèles cellulaires et animaux démontrent un rôle des perturbateurs endocriniens (PE) dans ces pathologies. Chez l'humain, les études épidémiologiques montrent une association entre ces maladies et l'exposition aux PE. Cependant pour affirmer qu'il existe une causalité solide il faudra d'autres études, en particulier sur les PE qui ne sont pas des organophosphorés (c-à-d hors PCB, dioxine, DDT…).
Santé reproductive chez les femmes
Les résultats actuels suggèrent que les PE affectent la structure ou la fonction de l'utérus, du vagin, de l'anté-hypophyse et qu'ils peuvent être corrélés avec une puberté anormale, des cycles irréguliers, une fertilité réduite voire l'infertilité, des ovaires polykystiques, l'endométriose, les léiomyome utérins, la naissance prématurée et les problèmes à la naissance.
La review appelle néanmoins à davantage d'études notamment pour comprendre les incohérences dans certains résultats et pour étudier d'autres PE qui ne l'ont pas été.
Santé reproductives chez les hommes
Les résultats actuels suggèrent de possibles corrélations entre l'exposition aux PE et divers troubles. Mais trouver des liens directs, notamment avec certains PE n'a pas encore été possibles. D'autres recherches sont nécessaires, déjà chez l'animal.
Cancer de la prostate
Les données s'accumulent pour montrer que la prostate est sensible aux PE, avec davantage de cancers de la prostate chez les hommes exposés aux pesticides, à l'agent Orange, aux alkylphénols, ou les traces de métaux, tous ayant comme point commun d'avoir une action hormonale connue. À l'inverse des composés préalablement soupçonnés semblent finalement hors de cause.
Thyroïde
Il y a maintenant de bonne preuves chez l'animal, biochimiques, et chez l'humain que des produits chimiques particuliers peuvent interférer avec les hormones thyroïdiennes et causer des effets délétères.
Conclusion
La review considère que la plupart des études soutiennent l'hypothèse d'un lien entre exposition aux PE et effets délétères.
Excellente review se fondant sur plus de 1300 références scientifiques. Elle ne tire pas de conclusion hâtive et montre bien les limites actuelles des connaissances.
Elle répond tout simplement à la question :)