La vie du "gène gay" : du marqueur génétique hypothétique à la réalité sociale
L'hypothèse initiale par Hamer, Magnuson et Pattatucci (1993) qu'il existe une corrélation entre le marqueur génétique Xq28 et la sexualité masculine gay, n'a jamais été retrouvée. Cependant, cette hypothèse de l'implication d'un gène perdure depuis.
Cet article examine comment l'idée d'un gène gay perdure depuis les années 1990 à travers sa médiatisation.
Au début des années 1990, c'est dans la presse britannique et sous diverses formes que l'on retrouve les études scientifiques sur l'orientation sexuelle d'homme :
-1991 = l'étude de l'association génétique Xq28 a également été liée à la recherche de Simon LeVay (1991) A difference in hypothalamic structure between heterosexual and homosexual men., qui avait conclu que la taille d'une partie du cerveau (INAH3) était liée à la sexualité.
-1993 = Découverte du gène Xq28 par Hamer et al. (1993)
-1991-1993 = Une étude sur des jumeaux par Michael Bailey et Richard Pillard (1991, Bailey, Pillard, Neale et Agyei, 1993), a rapporté des associations entre la génétique et l'orientation sexuelle
-1999 = Le travail de Rice et al. 1999 contredit directement le travail d'Hamer et al. (1993) en ne trouvant aucune corrélation avec Xq28.
Les histoires de gènes dans les années 1990 n'ont pas été générées par les journalistes, mais par la plupart des communiqués de presse de revues scientifiques.
-2003 = Clarke et al. (2003) a soutenu que la redéfinition l'homosexualité liée à la santé : c'est la dimension centrale de la biomédicalisation. La médicalisation de la sexualité a été là l'origine de mouvements des droits civiques et de la politique identitaire du milieu du XXe siècle (militant homosexuels). Le gène gay est alors important car il s'agit d'une frontière entre le biomédicale et l'identité sexuelle.
-Année 2000 = On a plus de contradiction dans les articles cela semble acquis. Le gène gay est devenu assumé comme fait dans de nombreux exemples de médias scientifiques. Un exemple clair de ceci est celui des nouvelles dans la presse britannique du «paradoxe gay» en 2004. Dans ce cas, Camperio-Ciani et Francesca Corna (voir Camperio-Ciani et al., 2004 ou 2012 Factors Associated with Higher Fecundity in Female Maternal Relatives of Homosexual Men), qui a affirmé que les femmes de parents d'hommes gays étaient plus fecondes.
D'autres études sur la taille du cerveau, les chromosomes et la biochimie ont continué d'être liées au gène gay par les recherches de Blanchard et Klassen (1997), Camperio-Ciani, Corna et Capiluppi (2004), Hu et al. (1995), Mustanski et al. (2005), Rice, Anderson, Risch et Ebers (1999), et Savic et Lindstrom (2008)
Au niveau de la médiatisation :
On retrouve également cette notion d'un gène gay dans différentes bases de données : Wikipedia et La Mendelian Inheritance in Man (OMIM) qui est orienté vers la biomédecine. Ce dernier présent un ensemble de plus large données avec un accès directe sur des études d'essais cliniques. De plus, il regroupe des données de 1991-2011 (_i.e._avant la notion d'un gène gay).
Cette review met en avant que même si l'implication du gène Xq28 dans l'orientation sexuel n'est pas encore certaine à ce jour, la notion d'un gène perdure à travers des médias (papiers, en ligne...) scientifiques ou généralistes. Elle est acquise au fil des années car plus on en parle (même si dans l'idée qu'il n'y en a pas) plus on l'assimile, alors qu'aucune étude n'a été faite depuis les années 90.
Une connotation culturelle retrouvée dans l'art, la poésie. C'est également un logo qui peut être retrouvé sur des T-shirts.
Il manque des articles pertinents que l'auteur aurait pu inclure dans sa démarche chronologique.
Mais il utilise différentes bases de données et logiciels informatiques regroupant ainsi les idées majeurs sur l'évolution de la notion d'un gène gay.
Un déroulement chronologique de l'hypothèse d'un gène et suivi scientifique.
Une notion culturelle liée à la présence d'un gène en faveur de l'orientation sexuelle.