Titre de l'article :

Rôle des grands changements de pratiques agricoles dans l'extinction des pollinisateurs en Grande-Bretagne.


Introduction à l'article :

Les auteurs attestent du fait que de nombreuses études de l’effet de différents facteurs (pesticides, parasites, climat…) sur les pollinisateurs existent. Cependant, celles-ci sont assez ponctuelles, que ce soit dans le temps ou dans l’espace.

Expériences de l'article :

Ici, les auteurs ont analysé 494,117 enregistrements tenus depuis 1850 par la Bees, Wasps and Ants Recording Society (probablement le registre le plus détaillé disponible pour un seul pays). Ils se sont intéressés aux taux d’extinction des espèces, en définissant une espèce comme éteinte lorsqu’il s’est passé au moins 20 ans depuis la dernière occurrence d’un individu.

Résultats de l'article :

Les auteurs montrent que les taux d’extinction ont varié depuis les années 1850. On peut distinguer 4 grandes périodes : Avant 1874 : taux d’extinction faible Entre 1874 et 1928 : le taux d’extinction augmente suite à l’utilisation du guano comme fertilisant : la productivité des pâtures augmente au détriment de la diversité floristique Entre 1928 et 1958 : taux d’extinction le plus élevé. Les auteurs interprètent ceci comme étant dû à une intensification de l’agriculture entre les deux guerres mondiales. Entre 1958 et 1986 : ralentissement du taux d’extinction. Les auteurs interprètent ceci non comme une amélioration de la situation, mais par le fait que les espèces les plus sensibles ayant déjà disparu, le taux d’extinction n’augmente pas.

Rigueur de l'article :

Cette étude ne montre pas de lien causal entre un facteur bien identifié et le déclin des pollinisateurs. Cependant, les terres cultivées britanniques représentent 70% du pays, et les auteurs affirment qu’il y a un lien causal entre agriculture et perte d’espèces, tout en reconnaissant que ce lien est multifactoriel. Par ailleurs, les auteurs notent que la Grande-Bretagne est située à la limite Nord-Ouest de l’aire de distribution des Hyménoptères, et donc que l’arrivée de nouveaux pollinisateurs pourrait devenir un facteur à prendre en compte dans le calcul du nombre d’espèces, d’autant plus avec les changements climatiques à venir.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article montre clairement que les pollinisateurs sont en déclin depuis la deuxième moitié du 19ème siècle.

Remarques sur l'article :

Qu’est-ce qu’on attend pour faire quelque chose ?

Publiée il y a environ 9 ans par T. Lorin.
Dernière modification il y a plus de 8 ans.