La translocation des espèces, le changement climatique et la fin de la création des communautés écologiques passées
Le changement climatique dû à l’activité anthropique est à l’origine des causes d’extinction des espèces. En effet, de nombreuses espèces ont vu leur aire de distribution augmenter en altitude, et celles qui sont endémiques d’un type de milieu ou d’une zone précise ne peuvent pas être sauvées par de simple corridors écologiques. Ces espèces sont tellement spécialistes d’un type de milieu que la modification d’un de leurs paramètres de survie, comme par exemple le type de roche, peut compromettre la colonisation. La plupart du temps lorsqu’une espèce est en voie d’extinction, on utilise les méthodes d'introduction, qui ont pour but de mettre une espèce dans un habitat similaire à celui qu’elle occupait. Il existe certains cas cependant où il serait intéressant de déplacer ces populations (colonisation ou migration assistées) en danger dans un nouveau milieu qui subit moins de perturbations. Plusieurs agences et scientifiques ont réussi à mettre en place une stratégie afin d’établir sur des îles des espèces en danger d’extinction. Le milieu d’accueil est similaire à celui que les espèces ont l’habitude d’utiliser et en plus il est dépourvu d’espèces invasives. Les coûts dus au déplacement sont beaucoup moins élevés que dans les projets de réalisation de corridors écologiques. Déplacer des espèces n’est pas sans risques. En effet, la population déplacée peut devenir une espèce invasive dans son nouveau milieu, il est donc très important de prendre en compte tous les coûts que cela entrainera. Dans certains cas, l’introduction de ces nouvelles espèces peut renforcer les populations natives de ce nouveau milieu. La Grande Bretagne est une île qui regroupe 2 000 espèces introduites (Galemys pyrenaicus, Lynx pardinus, Aquila heliacea adalberti...) qui ont réussi à s’établir. La Grande Bretagne serait donc, selon l' auteur, un endroit parfait pour déplacer des espèces qui sont impactées par le changement climatique.
Chris D Thomas est un chercheur au département de Biologie de l’université de York en Grande Bretagne. Il est spécialisé dans le domaine de l’écologie et de la conservation. Il a publié de nombreux articles sur la conservation des espèces dans l’Anthropocène.
Cette review met en évidence que recréer l'habitat d'une espèces lorsqu'on la déplace n'est pas essentiel. Il faut juste que le site d'accueil soit dépourvu de toute forme d'espèces invasives qui pourraient compromettre le succès de l’introduction.