Analyse de la référence Empirical evidence on induced traffic

Titre de l'article :

Une réduction de temps de trajet de 10 % conduit à une augmentation du trafic de 5 % à court terme et 10 % à long terme


Figure :

Etude de 151 routes améliorées. La 4ème colonne montre l'augmentation du trafic qui n'a pas été prévu, ce qui correspond au trafic induit.

Source : Goodwin, 1996.

Introduction à l'article :

L'auteur s'intéresse au trafic induit lors de l'augmentation de la capacité des voieries. Il effectue une large revue de la littérature et cherche à estimer les liens entre variation du temps de trajet et variation du trafic.

Expériences de l'article :

L'auteur se base sur les élasticités prix de la consommation d'essence : de combien (en % de temps de trajet) un automobiliste fait varier ses déplacements si le prix de l'essence augmente de 1 % ? A partir de données empiriques, il parvient de façon très simple à établir un lien entre variation du temps de trajet (donc moins de consommation d'essence) et variation du trafic.

Il confronte ensuite sa théorie à des exemples réels.

Résultats de l'article :

L'auteur montre que l'élasticité du trafic par rapport au temps de trajet est de -0.5 à court terme et de -1 à long terme. Cela signifie qu'une baisse de 10 % du temps de trajet provoque un augmentation de 5 % du trafic à court terme, et de 10 % à long terme. Il précise que ces chiffres sont des moyennes et qu'il faut plutôt prendre une fourchette large (de 0 à 20 % voire 0 à 40 % selon les cas), mais l'induction est bien réelle.

De nombreuses études de cas confirment cette fourchette. Même si des explications autres ont parfois été fournie (augmentation du trafic lié à d'autres causes, par exemple à l'augmentation du revenu des habitants qui du coup utilisent plus leur voiture), ces explications ne permettent pas d'expliquer toute les variations observées et, surtout, ne résistent pas à la comparaison avec des routes inchangées prises comme témoins : sur celles-ci, le trafic n'augmente pas dans les mêmes proportions, ce qui permet de contredire l'hypothèse de telles causes extérieures.

Ce que cet article apporte au débat :

Une aménagement moyen d'une route pour augmenter sa capacité conduira à une augmentation de 10 % à court terme et 20 % à long terme du trafic en moyenne. L'induction du trafic existe bien.

L'auteur souligne aussi que les effets de reports de routes secondaires vers la route nouvellement aménagée sont souvent surestimés : le trafic diminue peu sur les routes secondaires, et il augmente davantage sur la route aménagée.

Remarques sur l'article :

L'auteur retrace l'histoire des observations de ce phénomène d'induction de trafic depuis 1938 dans des notes du ministère anglais des transports.

Publiée il y a plus de 7 ans par F. Giry.
Dernière modification il y a plus de 7 ans.