Insertions du polymorphe Alu et origine asiatique des populations de premiers Américains
Il est généralement admis au sein des analyses anthropologiques que les premiers Américains proviennent d’ancêtres nord-asiatiques qui ont atteint le « Nouveau Monde » en marchant par le pont de Béring qui était visible lors de la dernière glaciation, il y a environ 20 000 ans (Fladmark 1983). Plusieurs hypothèses permettent d’expliquer leur origine :
Hypothèse 1 : Trois vagues de migration provenant d’Asie du Nord donnant naissance à trois communautés (« cluster ») linguistiques : Eskaleut, Nadene, et Amerind (Greenberg 1987). Une première migration il y a environ 15 000 ans, donnant la communauté Amerind ; une seconde entre 15 000 et 10 000 ans, à l’origine de la communauté Nadene ; une troisième il y a environ 10 000 ans, à l’origine de la communauté Eskaleut.
Hypothèse 2 : Migration unique durant la dernière glaciation qui aurait recouvert de glace une grande partie de l'Amérique du Nord, entraînant l'isolement de certaines populations dans des zones uniques, favorisant la dérive génétique.
Les auteurs ont utilisé des techniques de PCR afin d’étudier la distribution d’insertions de 5 séquence Alu polymorphiques dans 895 individus indépendants provenant de 30 populations, dont 24 proviennent d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et d’Amérique du sud. Pour cela les auteurs ont étudié la structure génétique des insertions Alu de ces 24 populations, les liens entre les différentes populations et avec les 6 populations non-Américaines.
Les résultats de cette étude montrent une origine asiatique des premiers Américains mais n’appuient pas l’hypothèse de migrations multiples aboutissant à l’établissement des trois communautés Eskaleut, Nadene, et Amerind sus-évoquées. Cependant, les relations phylogénétiques entre les différents groupes reflètent leur distribution géographique.
Les résultats montrent également une phylogénie proche entre les Chinois continentaux et les premiers Américains, en particulier les groupes Mayas. Cela pourrait indiquer un récent flux de gènes entre l’Asie et le Nouveau Monde.
Cet article semble tout d'abord confirmer une origine Asiatique des Amérindiens, qui est d'ailleurs affirmée dès son introduction.
Par ailleurs, il semble infirmer l'hypothèse selon laquelle trois vagues de migrations successives seraient à l'origine des différentes communautés linguistiques observées par d'autres auteurs, sans pour autant affirmer une origine unique suivie d'un isolement génétique par isolement géographique puis dérive génétique.
Enfin, il ouvre l'hypothèse d'un récent flux de gènes entre l'Asie, notamment la région chinoise, et le continent américain.
Cet article a exclu dès son introduction l'hypothèse des opposants de la controverse selon laquelle l'origine des premiers Américains pourrait être européenne ou sibérienne.