La théorie du handicap est-elle la pièce manquante de la théorie darwinienne ?
Définitions et contexte général :
La sélection naturelle, selon la théorie darwinienne (ou théorie synthétique de l’évolution), tend à conserver toutes les variations adaptatives qui permettent à l’animal de se reproduire, et ainsi de pérenniser l’espèce, dans un environnement donné. Cela se traduit par la conservation de caractères qui sont utiles à l’animal dans son milieu, et l’élimination de ceux qui ne sont pas ou plus indispensables à celui-ci au cours des générations. Autrement dit, elle repose sur une adaptation aussi avantageuse que possible à un milieu environnant. Pourtant dans le monde animal actuel, certains comportements et caractéristiques anatomiques demeurent aberrants du point de vue évolutionniste.
C’est ainsi que la théorie du handicap (ou « principe du handicap ») a vu le jour. Il s’agit d’une hypothèse formulée en 1975 par le biologiste et ornithologue Amotz Zahavi visant à expliquer comment l'évolution a favorisé l’émission de signaux « honnêtes » et dignes de confiance entre individus ou des mises en garde face à un prédateur. Ce principe suggère que les signaux doivent être “coûteux” pour l’animal. Ainsi, la théorie suggère que les individus disposant de meilleures capacités biologiques signalent cet état de fait au travers de comportements ou d’une morphologie handicapants.
Cadre de la controverse :
La généralisation de ce phénomène a fait et fait encore l’objet de nombreux débats et désagréments. L’importance du concept de handicap en biologie d’après le point de vue de Zahavi n’a pas été immédiatement acceptée dans l’opinion majoritaire et pour certains demeure marginale. Cette théorie a néanmoins été largement influente, puisque de nombreux chercheurs du domaine pensent au contraire qu’elle explique quelques aspects complexes de la communication animale. Cette vision de l’évolution n’est donc pas partagée par l’ensemble de la communauté scientifique évolutionniste.
Questions sous-jacentes :
Quels sont les éléments qui laissent à penser que la notion de handicap est essentielle dans la compréhension de la sélection naturelle ?
Sommes-nous sur le point d’éclaircir certains points encore obscurs de l’évolution ?
Peut-on considérer la sélection sexuelle comme étant l’un des processus de la “sélection du handicap”?
La théorie du handicap : une analyse anthropocentrique du comportement animal ?