L’adoption d’un régime alimentaire végétalien par l’espèce humaine : une alternative évolutive et environnementalement durable ?
Au cours de son évolution depuis un ancêtre initialement végétarien, la lignée humaine aurait progressivement acquis de nombreux caractères - anatomiques et comportementaux - favorisant un régime omnivore. Il est souvent avancé que la maîtrise du feu – qui aurait apporté la cuisson des aliments, en particulier la viande - ainsi que la chasse organisée auraient joué joué un rôle prépondérant dans l'évolution "sociale" de notre espèce. En dépit de cet héritage évolutif et de la définition classique de l'Homme en tant "qu'animal omnivore", l'adoption d'un régime alimentaire végétalien est une pratique que l'on observe de plus en plus au cours des dernières années. Prétextant un engagement moral et "écologique", les pratiquants de ce mode de vie n'hésitent pas à le promouvoir comme une solution environnementalement durable. A titre d'exemple, les arguments souvent avancés en faveur d'un tel régime sont les suivants : "le régime végétalien est plus respectueux de l'environnement ; la consommation de viande soutient une industrie extrêmement vorace en eau et autres ressources essentielles ; l'élevage intensif favorise le rejet de gaz à effets de serre, etc.". Plus strict que le régime "végétarien", ce mode de vie implique de renoncer à la consommation de tout type de viande, mais également de tout produit alimentaire qui proviendrait d'un animal (œufs, produits laitiers), qui sont pour la plupart des sources importantes de protéines et de calcium dans le régime alimentaire omnivore "classique". Cela pose notamment la question de la faisabilité de ce régime en terme d'adaptation physiologique et de santé humaine.
D'un point de vue évolutif, est-il envisageable pour l'espèce humaine de se passer de viande à l'échelle mondiale, en adoptant un régime alimentaire strictement végétalien ? Si oui, cette solution de grande ampleur suffirait-elle à réduire de manière significative l'impact de notre espèce sur la dégradation de notre environnement, en "évoluant" vers une forme de consommation de la ressource écologiquement durable ?