Les mauvaises herbes sont-elles vraiment néfastes ?
Les espèces adventices désignent les espèces de plantes non semées qui se développent spontanément dans les parcelles agricoles. Du point de vue de l'agriculteur, ces plantes ont longtemps été considérées comme des espèces nuisibles qui avaient des effets néfastes sur les cultures, entraînant des baisses de la qualité et de la quantité des rendements. Elles ont donc été longtemps retirées des champs par des traitements physiques ou chimiques. La littérature scientifique distingue plusieurs types de nuisibilité (Caussanel, 1989) :
-Une nuisibilité directe liée à la compétition pour l'accès aux ressources (lumière, eau, nutriments) au détriment des cultures (Chauvel et al., 2018) ainsi que les phénomènes d’allélopathie qui induisent une baisse de rendement.
-Une nuisibilité indirecte des adventices qui font offices de réservoirs ou d'hôtes de pathogènes et qui peuvent affecter l'état sanitaire d'une culture (Traore et al., 2013).
-Une nuisibilité secondaire qui se produit lorsque les plantes adventices réalimentent le stock de la banque de graines du sol.
Toutefois, aujourd'hui plusieurs études mettent en évidence des effets positifs de la présence d'adventices dans les parcelles cultivées. Elles fournissent plusieurs services écosystémiques et participent à la préservation de la biodiversité et à l'amélioration de la qualité du sol en améliorant sa structure et en limitant son érosion. Leur présence permet également de créer des relations biologiques bénéfiques pour le maintien des communautés des agrosystèmes et pourrait permettre d'augmenter sa résilience (Meziere, 2013; Franke et al., 2009).
C'est dans ce contexte que l'on va se demander si les espèces adventices sont plutôt favorables aux cultures et au-delà, ou si leurs effets sont plutôt néfastes.