Les champs électromagnétiques émis par les câbles de transmission sous-marins sont-ils nuisibles aux faunes adjacentes ?
Contexte :
L’installation de Dispositifs Marins d’Energie Renouvelables (MRED) depuis les années 2000 et de réseaux de communications en haute mer a conduit en parallèle à la mise en place de câbles de transmission qui rejoignent le continent, émettant à leur surface des champs électromagnétiques (EMF) où vivent des espèces benthiques et pélagiques. A priori, nombre de ces organismes sont électrosensibles (Kirschvink, 1997). Les effets potentiels des champs magnétiques (MF) émis lors du passage du courant (les champs électriques étant contrôlés) sur les faunes marines n’ont dans un premier temps pas pu être évalués avec certitude, faute de méthodes standardisées et de peu de travaux. Aujourd'hui, l'existence de tels effets est sujette à un débat n’ayant pas encore abouti à un consensus clair au sein de la communauté scientifique, malgré des synthèses annuelles compilant les réponses locales de différentes espèces à ce possible stress à travers plusieurs variables. Le conflit sous-jacent entre des enjeux environnementaux et économiques trouvant échos en société renforce d'autant plus la nécessité d’étudier cette controverse.
Limites :
L'intensité du champ magnétique induit par le passage de courant dans un câble diminue très vite avec l'éloignement du câble (souvent lié à son enfouissement dans le plancher océanique), et à partir de quelques mètres sa valeur est confondue avec celle du MF terrestre (~50µT). Cette controverse concerne donc la faune au voisinage direct du câble. La méconnaissance des impacts de ce champ magnétique sur les animaux marins et le fait qu'ils peuvent les côtoyer plus ou moins fréquemment au cours de leur cycle de vie rendent intéressantes les études à la fois sur de courts et longs temps d'exposition (Bocher & Zetler, 2006). Les espèces migratrices exposées occasionnellement sont donc concernées au même titre que les espèces sessiles vivant autour des câbles. Des expériences en laboratoires et in situ sont considérées, pour tout type de courant.
Sous-questions :
Si les EMF ont des effets quantifiables sur les organismes marins :
- s'agit-il d'effets biologiques (i.e. statistiquement significatifs) ?
- s'appliquent-ils à des paramètres biologiques en particulier (comportement, physiologie etc.) ? à la diversité des écosystèmes ?
- dans quelle(s) mesure(s) peut-on les qualifier de néfastes pour les faunes ?
Certains taxons sont-ils préférentiellement touchés ? :
- à un stade donné du développement des individus ?
- majoritairement dans le cas d'écologies benthiques ?