Les animaux, hors-mammifères, ont-ils une personnalité ?
La personnalité animale est un concept récemment apparu en écologie comportementale (Réale et al. 2007, Carter et al. 2013). La présence d’une personnalité, au sens d’un ensemble de traits comportementaux propre à un individu et suffisamment constant pour prédire sa réaction face à une situation donnée, est admise chez les mammifères. Cependant le champ des possibles et des interrogations reste ouvert pour les autres animaux (oiseaux, batraciens, poissons, invertébrés...) pour lesquels l’usage du terme “personnalité” reste débattu (Gosling 2008, Beekman & Jordan 2017).
Au travers de cette étude, nous nous intéresserons uniquement à l’aspect écologique de ce qui pourrait être considéré comme une personnalité chez ces animaux et à son impact à l’échelle de l’individu et de la population.
En plus de difficultées d’ordre axiologique sur ce qui peut être considéré comme la manifestation d’une personnalité ou non, des difficultés épistémologiques importantes émanent de la confusion entre les terminologies employées pour qualifier les comportements corrélés (behavioral syndrome, temperament, personality traits, coping styles...) et de la diversité des méthodes utilisées dans les études, autrement dit, le manque de cadre contextuel (Dingemanse & Réale 2005, Carter et al. 2013, Beekman & Jordan 2017).
Nous nous interrogerons donc sur l’hypothèse selon laquelle des animaux, hors mammifères, peuvent présenter une personnalité et dans quelles mesures celle-ci peut impacter leur valeur sélective.