Effets de la gestion sur l'abondance des papillons dans les prairies à herbes hautes et les pinèdes.
La majorité des prairies et pinèdes du Nord de l'Amérique ont disparues, en grande partie suite aux changements des méthodes de production agricole. Les prairies et pinèdes toujours préservées à ce jour se retrouvent fragmentées dans les parcs, les réserves forestières et les exploitations agricoles non-intensives.
Afin de permettre la persistance de ces milieux, des perturbations ou des processus périodiques sont nécessaires afin de limiter l'invasion de ces prairies par les végétaux ligneux et une accumulation de la litière végétale. Le feu est un des processus les plus utilisés pour maintenir l'ouverture des prairies et pinèdes, ce qui a entrainé l'adaptation de certaines espèces de papillons, qui sont maintenant dépendantes de ces épisodes de perturbation. D'autres méthodes comme le pâturage et la fauche peuvent aussi permettre un maintien de ces milieux.
Cette étude cherche a déterminer l'effet de ces méthodes de gestion sur les papillons spécialistes des prairies et pinèdes.
Les sites sélectionnés sont ceux occupés par des espèces de papillons spécialistes, exposé à des épisodes de feux tous les 2-5 ans, et parfois des fauches tous les 1-2 ans (21 sites). 5 sites non gérés ont été sélectionné. Les 141 pinèdes choisies contenaient des aires de conservations, des réserves forestières, des réserves militaires, des zones rases (sous les lignes électriques). La composition florale des pinèdes est similaire à celle des prairies et la distribution des papillons de la prairie à la pinède forme un cline.
Ils ont effectué des transects d'observation de papillons chaque année. Une nouvelle zone d'échantillonnage fut désigné à chaque fois que la végétation changeait (type de végétaux, qualité, canopée, gestion...).
Les papillons spécialistes ont été regroupés selon les exigences biotiques et la tolérance à la dégradation de leur habitat (haute, moyenne, faible).
4 régressions linéaires progressives par espèce pour chaque région (variables : géographie, observateur, gestion,...).
Le plupart des espèces spécialistes ont montré un effet significatif de la méthode de gestion sur leur présence et/ou leur abondance, favorisant la gestion moins fréquente et/ou moins intrusive. Cependant, aucun mode de gestion n'est apparu optimal : chaque espèce a un mode de gestion plus favorable.
-Les milieux sans gestion contiennent peu d'espèces spécialistes.
-Les feux naturels sont toujours plus favorables que les feux dirigés : les feux dirigés sont donc à limiter dans la gestion des milieux ouverts.
-La fauche apparaît plus favorable que le pâturage pour certaines espèces spécialistes mais pour d'autres, la pâturage, en étant moins intrusif et graduel, est plus favorable
-Les modes de gestion par rotation de feux dirigés sont moins favorables que les méthodes "sans-feux" pour l'abondance des papillons spécialistes.
Il est donc important d'adapter le mode de gestion aux espèces qu'on veut conserver sur ces milieux ouverts (notamment les espèces rares) mais également au site.
Biais possibles :
Cet article nous montre que le pâturage peut autant être favorable que défavorable pour les espèces spécialistes de papillons. Graduelle et non-intrusive, cette méthode de gestion permet à certaines espèces de se maintenir dans le milieu. Cependant, certaines espèces favorisent la fauche (avec une rotation, adaptée aux espèces végétales auxquelles les papillons sont spécialistes) par rapport au pâturage.
Ils montrent cependant que les feux dirigés sont à exclure de toute méthode de gestion car ils entrainent une diminution de la richesse spécifique.
In transect surveys during 1987–1995 at 104 tallgrass prairies (and open savannas) in Illinois, Iowa, Minnesota, Missouri, North Dakota and Wisconsin, USA and during 1986–1995 at 141 pine barrens in Wisconsin, 137,402 individuals of 122 butterfly species were counted. Twenty percent of individuals and 15% of species were classified as specialists in such habitats, and 26% and 24%, respectively, as more widely distributed ‘grassland species’. Management effects were analyzed as part of stepwise multiple linear regressions for each of 15 specialist and 12 grassland species. Most specialists showed significantly increased numbers associated with less frequent and/or less intrusive managements. However, leaving habitat entirely unmanaged was rarely optimal. Single occasional wildfires were typically more favorable for specialist abundance than regular rotational burning, which often produced very low numbers. Mechanical cutting appeared more favorable than grazing. No management type was clearly favorable for all specialists of a given habitat. The grassland species tended to respond similarly to the specialists except that several favored more frequent and/or more intrusive management and that mechanical cutting was not markedly better for their abundance than grazing, nor wildfire than rotational burning. For conserving specialist butterflies, both consistency of management type within site and deliberate differences in management type among sites of like habitat is desirable.