Activités de pâturage et histoire de la biodiversité dans les Pyrénées - nouvelles connaissances sur les écosystèmes de haute altitude à partir d'un observatoire homme-environnement
Les montagnes des Pyrénées sont très intéressantes à étudier puisqu'elles ont une biodiversité et un endémisme élevés. De plus, ces montagnes sont soumises à une surexploitation des pâturages dans le centre et l'ouest et à l'inverse, à leur abandon à l'est. Les activités agro-pastorales sont jugées nécessaires pour maintenir les milieux ouverts et éviter la propagation d'espèces invasives. Dans la plupart des parcelles abandonnées, un retour à une activité agro-pastorale serait recommandé mais une telle recommandation ne se base uniquement que sur des observations sur le court terme. Il est donc nécessaire d'utiliser la paléoécologie pour compléter nos connaissances et adopter les politiques de gestion adaptées.
A partir des données d'un observatoire (pollen, charbon), le couvert végétal, l'activité des feux et l'érosion des sols peuvent être observés sur plus de 200 ans. Une comparaison de la richesse pollinique et des sources documentaires permettent de délimiter les perturbations liées aux activités humaines et notamment les effets du pastoralisme sur la diversité floristique.
Il existe une corrélation positive entre le pâturage et la diversité des paysages jusqu'en 1920. En 1950, une diminution des troupeaux a conduit au sous-pâturage et une prolifération des landes. Une restauration des pâturages a été fait par la suite en utilisant le feu. Puis au début des années 80, de nouveau un abandon des pâturages qui cause aujourd'hui un retour probablement irréversible de la forêt, entrainant un déclin de la diversité floristique.
Cette étude renseigne sur la perte de diversité floristique liée à la variabilité ou le déclin des activités de pâturage et à la succession secondaire dominée par les pins dans un contexte de sous-pâturage.