Effets des régions de pâturage et biogéographiques sur la biodiversité des prairies en Hongrie - analyse d'assemblages de 1 200 espèces
Les activités humaines liées à l'alimentation ont un effet dévastateur sur la biodiversité, notamment en agissant sur les pollinisateurs et autres disperseurs de graines comme les oiseaux. En Europe, les pays investissent dans des programmes de conservation afin de trouver un système durable. Cependant, les études menées pour déterminer quelle stratégie adoptée sont biaisées: elles portent en général sur un taxon ou un groupe particulier et ne prennent pas en compte l'écosystème dans une plus large mesure, elles se concentrent en Europe sur des zones d'élevage intensif et elles se focalisent sur la richesse spécifique et l'abondance sans prendre en compte la composition (troisième descripteur des assemblages). Les auteurs regardent ici les réactions de la biodiversité à différents régimes de pâturage dans des prairies semi-naturelles en Hongrie en prenant 10 taxons (représentant 1200 espèces).
Les auteurs ont comparé la richesse spécifique des prairies hongroises avec les données des exploitations agricoles d’Europe occidentale afin de déterminer si ces dernières étaient effectivement moins diversifiées que celles de l’Europe de l'est. Puis, ils ont évalué les effets de l'intensité de pâturage et de la région sur 10 taxons, en utilisant la richesse, l'abondance et la composition des espèces. Enfin, ils ont évalué le potentiel des taxons étudiés pour indiquer l’effet de l’intensité de pâturage pour finalement formulé des recommandations pour la conception de plans de gestion de conservation sur des terres agricoles avec un apport d'intrants faible.
Toutes les données ont été récoltés à partir de transect, sur lesquels des pièges et filets ont été placés. Les oiseaux ont été recensés sur 12ha, incluant les transects.
L'article montre qu'un regard à l'échelle régionale ne fournit pas les mêmes indications qu'à l'échelle locale. Les différences entre les régions sont plus importantes que les différences à l'intérieur de celles-ci. La richesse ou l'abondance des espèces dans les champs extensifs peuvent être plus élevées que dans les champs intensifs d'une région, mais plus faibles dans une autre. Les analyses de la composition des assemblages d’espèces ont confirmé les faibles impacts de la gestion des pâturages.
En Hongrie, si globalement la richesse spécifique est plus forte, c'est parce que les systèmes intensifs n'ont pas encore homogénéisé la plupart des terres. Une richesse généralement élevée en espèces pourrait être le résultat d'une grande dissimilarité des champs et des régions.
Quatre systèmes de gestion différents permettaient des niveaux de biodiversité élevés et certaines espèces en voie de disparition préfèrent les champs intensifs.
Agricultural intensification is a major threat to biodiversity. Agri-environment schemes, the main tools to counteract negative impacts of agriculture on the environment, are having mixed effects on biodiversity. One reason for this may be the limited number of species (groups) covered by most studies. Here, we compared species richness and abundance of 10 different species groups on extensively (0.5 cattle/ha) and intensively (1.0–1.2 cattle/ha) grazed semi-natural pastures in 42 fields in three Hungarian regions. Plants, birds and arthropods (leafhoppers, true bugs, orthopterans, leaf-beetles, weevils, bees, carabids, spiders) were sampled. We recorded 347 plant species, 748 territories of 43 bird species, and 51,883 individuals of 808 arthropod species. Compared to West European farmlands, species richness was generally very high. Grazing intensity had minor effects on α and β diversity, abundance and composition of the species assemblages. Region had significant effects on species richness and abundance of four taxa, and had strong effects on β diversity and species composition of all taxa. Regional differences therefore contributed significantly to the high overall biodiversity. We conclude that both grazing regimes deliver significant biodiversity benefits. Agri-environmental policy at the EU level should promote the maintenance of large scale extensive farming systems. At the national level, the effectiveness of agri-environment schemes should be improved via promoting and using research evidence.
Highlights
► Grassland biodiversity in Hungary is rather high; partly due to unhomogenised regions. ► Both extensive and more intensive grazing regimes supported high biodiversity on semi-natural grasslands. ► Relying only on species richness as a measure of change proved to be less effective than using assemblage composition. ► Multitaxon analysis is sensitive to detect effects of management. ► Multitaxon approach provides possibility to find indicator taxa.